LAUDUN-L'ARDOISE À l'approche de son anniversaire, Albert André célébré dans la commune
Dans le centre de Laudun-l'Ardoise, la musique provençale rythme le pas des danseurs en tenue. Les vieux métiers s'exposent au public. Nous voici plongés à la fin du XIXe-début du XXe siècle, époque durant laquelle le peintre Albert André a vécu.
Figure du post-impressionnisme, celui qui fut le grand ami de Pierre-Auguste Renoir a marqué le Gard rhodanien et plus particulièrement Laudun-l'Ardoise où il avait une maison. On estime qu'il a fait une cinquantaine de peintures représentant la commune durant sa vie. En ce dimanche 22 mai, à deux jours de son anniversaire, la municipalité a décidé de le mettre à l'honneur. Cette journée festive avait eu une première édition en 2019 : "Ce peintre fait partie de notre patrimoine", assure le maire, Yves Cazorla, qui a revêtu une tenue d'époque pour l'occasion.
C'est pendant la fin de sa vie et durant la Seconde Guerre mondiale qu'Albert André a passé le plus de temps dans sa maison laudunoise. Il y a invité Renoir qui a même peint depuis le fenestron qui était celui de la pièce des toilettes mais qui offrait une jolie vue sur le village. Dans le village, Albert André est apprécié même si son "mariage à trois" avec sa femme et sa fille adoptive, Jacqueline Bret-André, est critiqué. "Il participait aux festivités du village et a peint "La farandole de Laudun" dans la cour de l'ancienne école. Mais la toile fait partie des tableaux volés le jour de l'enterrement de la fille du peintre. Pendant les obsèques, un groupe de cambrioleurs a dérobé une vingtaine de tableaux qui restaient dans la maison", raconte Elian Cellier, président de l'association Les Amis d'Albert André, associée à l'événement.
"La volonté d'arriver" à rouvrir la maison du peintre
Patrick Grammatico, directeur de la culture à Laudun-l'Ardoise, se réjouit de cette journée "clin d'oeil à sa personne et aussi à celle de sa femme." Il ne faut pas oublier Marguerite Cornillac, dite Maleck, qui a eu une belle carrière dans les décors de théâtre. Elle comptait parmi ses clients Jeanne Bourgeois, dite Mistinguett, et le Moulin-Rouge.
À Laudun-l'Ardoise, on connaît plus ou moins l'oeuvre d'Albert André. Mais chacun est heureux de pouvoir se balader dans le jardin qui entoure la maison du peintre, d'habitude fermée. Avec le regret souvent de ne pas pouvoir découvrir l'intérieur de la bâtisse. Il faut savoir qu'à sa mort, Jacqueline Bret-André, héritière du peintre, a laissé un legs à la municipalité de Laudun-l'Ardoise pour qu'elle rénove la maison et en fasse une résidence d'artistes. Mais la somme a disparu. Le maire, Yves Cazorla, s'est engagé à restituer le legs, mais avant, il veut bâtir un "projet cohérent avec l'Agglomération du Gard rhodanien et y inclure les autres partenaires". Mais l'édile l'assure : "Dès qu'on sera d'accord, on le lancera. On a la volonté d'y arriver, il faut que cette maison vive toute l'année." Les prochaines éditions de cette journée n'en seront que plus belles...
Marie Meunier
La journée dédiée à Albert André en images