LE VIGAN "Là bas, vu d'ici", le festival qui porte loin la réflexion
Pour sa treizième édition, le festival dédié aux voyages s'intéresse aux îles, du 22 au 25 août. Récits de voyage, expositions, projections et musique se mêlent pour faire voyager le public en restant au Vigan. Pour finir l'été sur des envies d'ailleurs, à concrétiser ou pas. Et s'informer sur des mondes lointains au contact des réalisateurs ou auteurs.
Après la corne de l'Afrique, l'Himalaya ou les chemins, le festival Là-bas, vu d'ici, voyage D'îles en îles, aux détours du monde. Et débute fort avec une première journée totalement gratuite, jeudi 22 août, lancée par une balade littéraire, à 9h30. Avant le film d'ouverture du festival, à 16h15, Miquelon, une île face au réchauffement climatique, en présence du réalisateur Christophe Raylat. Cocktail, repas, concert des Do Ré Minettes et projection sous les étoiles concluront cette première journée.
Les autres jours, il faudra jouer des coudes pour trouver une place dans les séances closes, tant les réservations affaichaient complet "dès la mi-juin", explique Henry Lavesque, créateur du festival en 2011 et aujourd'hui à la tête de vingt bénévoles qui assurent le fonctionnement du festival. "Notre premier objectif était de trouver une manifestation qui puisse bénéficier à notre ville. Et l'attrait a été immédiat avec les gens du cru."
"Montrer la beauté du monde, mais aussi gratter un peu"
Henry Lavesque, directeur du festival
En 2011, Henry Lavesque s'est surtout donné du temps libre en arrêtant d'être entraîneur de foot, soit un engagement de six jours sur sept. "Avec ma compagne, on est allés au festival Le Grand bivouac, à Albertville." Une inspiration pour le couple, finalement "parti sur autre chose : montrer la beauté du monde, mais aussi gratter un peu".
Vendredi 23 août, le grand reporter Jean-Marie Montali sera dans ce registre en présentant De De Gaulle à Macron, les gardiens de l'empire. Un zoom sur la relation des différents présidents de la 5e République avec "les confettis de l'empire". Samedi 24 août, Pïerre-Antoine Guillotel viendra évoquer, dans les jardins de l'espace Lucie-Aubrac à 11h15, sa traversée seul de l'Islande et le livre qu'il en a tiré.
La journaliste et autrice Delphine Minoui parlera, vendredi 23 août à 18h, en avant-première de son dernier livre, Badjens, l'histoire d'une Iranienne de 16 ans au coeur de la révolte Femme, vie, liberté. Dans la "même veine", le film de la journaliste Manon Loizeau, La vie devant elle, vendredi à 21h, devrait secouer ses spectateurs. Il présente le journal intime filmé d'une jeune Aghane de 14 ans, qui a décidé de prendre une petite caméra pour raconter son exil, sur des chemins dangereux qui passent par l'île de Lesbos.
On le répète, le programme est fourni mais mieux vaut regarder du côté des moments en plein air ou des balades littéraires pour se faire une place. Ou essayer toujours de réserver ou de venir un peu avant la séance, en espérant des désistements. "Le public est composé à 50% de gens d'ici, et à 50% de gens qui viennent exprès", constate Henry Lavesque. Et les salles sont petites, 200 et 120 places... "Depuis quatre ou cinq ans, on sait qu'on est complet. Mais on veut rester à l'échelle de la ville du Vigan : notre association est entièrement bénévole."
Comme elle le fait chaque année, et en cohérence avec certaines thématiques du festival pour cette édition, l'association organisatrice Hasta Siempre profite du coup de projecteur pour mettre en avant l'action d'une autre association. Pour 2024, ce sera donc SOS Méditerranée, dont les responsables seront présents avant et après la projection gratuite du film Bigger than us, vendredi 23 août à 10h.
Pour finir des journées riches et des soirées plus détendues, des DJ animeront la fraîcheur des vendredi et samedi soir. Le soir de clôture, le groupe Au coin de table revient pour faire chanter les derniers festivaliers. Et les laisser éventuellement sur des envies de partage de par le monde, avec des inconnu(e)s d'un soir.
Tout le programme du festival est à retrouver ici en détail