LÉGISLATIVES Soutenu par l'eurodéputé Éric Andrieu, Arnaud Bord veut répondre à "l'urgence sociale"
Après avoir inauguré son local de campagne la veille, le candidat (Nupes) de la 4e circonscription a poursuivi une campagne entamée depuis plusieurs semaines avec le soutien d'un "ami de longue date" en la personne d'Éric Andrieu, député européen socialiste.
Si l'inauguration du local de campagne situé au n°18 du boulevard Gambetta, à Alès, s'était déroulée devant près de 150 personnes la veille, c'est à une petite assistance composée d'une trentaine de personnes, dont Patrick Malavieille et Florence Bouis, respectivement maire de La Grand'Combe et de Molières-sur-Cèze, que le binôme de l'union de la Gauche formé par Arnaud Bord et sa suppléante Cathy Chaulet s'est adressé ce mardi soir.
À domicile, puisqu'ayant mis à disposition le centre socio-culturel de la commune de Rousson qu'il administre, Ghislain Chassary s'est d'abord chargé de planter le décor : "L'élection présidentielle est passée. Macron est toujours là avec son arrogance, sa suffisance et sa surdité aux souffrances des français. Désormais l’équation est simple : soit on en prend pour cinq ans de plus, soit on stoppe ce mauvais scénario en élisant un nouveau gouvernement en votant massivement pour les candidats de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale."
"Pas des girouettes que l'on transfère à chaque mercato"
L'édile roussonnais a ensuite présenté le "duo formidable" formé par ses "amis Arnaud et Cathy", lequel symbolise une union de la Gauche - en associant un socialiste à une communiste - qui ferait "la force". Et Ghislain Chassary d'ajouter : "Nous l'avons démontré lors des élections départementales l'an dernier." En guise de conclusion, le dernier nommé a introduit la prise de parole de candidats "aux parcours clairs", qui ne seraient "pas des girouettes que l'on transfère à chaque mercato".
Élue au Conseil départemental avec le maire de Rousson, la suppléante Cathy Chaulet a fait preuve de concision en se rappelant que son "histoire" - politique - avec Arnaud Bord a "commencé sur des valeurs communes", parmi lesquelles "une loyauté franche". Associée au socialiste sous la bannière "Nupes", la communiste milite pour "un monde meilleur, plus solidaire, plus fraternel et plus écologique". Elle a rapidement cédé le micro au très loquace Éric Andrieu, député européen socialiste, venu de l'Aude pour "soutenir un ami de longue date".
Particulièrement enjoué par cet accord des formations de Gauche qu'il juge "historique", celui qui a contribué à l'écriture de la politique agricole commune (PAC) a rappelé que la Nupes s'articule autour de 650 propositions. Parmi elles, "seulement 33 font l'objet d'un désaccord" entre les différentes composantes de Gauche. "C'est peu. Mais on ne les a pas mises sous le tapis, on les a gardées !", a exposé l'eurodéputé.
Une classe moyenne en souffrance
Parce que cette "coalition" n'est à ses yeux "pas une fusion", Éric Andrieu prévient : "Lorsqu’on sera élus, insoumis, écologistes, communistes et socialistes, on aura chacun notre propre groupe à l’Assemblée." Dans une dernière tirade pointant l'inacceptabilité d'un monde où "1 % de la population concentre 44 % des richesses mondiales", le Narbonnais a fini par s'inquiéter d'une "financiarisation du monde sans limites".
Après quoi, Arnaud Bord s'est dressé sur ses deux jambes pour s'adresser à son tour à l'auditoire. Une intervention entamée par "un souvenir" plus que jamais "d'actualité" : "Un jour un élu un peu sage m’avait dit qu'une élection uninominale revêt une saveur particulière, mais aussi une violence particulière avec beaucoup de coups fourrés. Je l’ai vu ces derniers jours. On a répondu aux rumeurs (relire ici). On ne le fera plus. On va rester dans notre couloir."
Débarrassé de cet écart relatif à des bisbilles politiciennes qui n'anoblissent pas la politique, le néo-quadragénaire avait le champ libre pour présenter son programme fondé sur "quatre piliers majeurs" que sont "l'urgence sociale, l'urgence écologique, l'urgence démocratique et l'urgence pour le vivre ensemble". Liant directement "l'individualisme grandissant" au "capitalisme", le socialiste s'est ému de "la souffrance de la classe moyenne" qui flirte dangereusement avec la précarité. En cause, une inflation galopante ayant affecté le pouvoir d'achat de nombreux français.
Une courbe du chômage "en trompe-l'œil"
"Mais ces augmentations de prix ne sont pas une fatalité. Ça commence par le blocage des prix des produits de premières nécessités. Car à deux d’euros le litre de gazole, le chèque énergie de 100 euros du gouvernement ne dure pas dix jours", a martelé le premier secrétaire fédéral du Parti socialiste gardois. Lequel s'en est aussi pris à la reforme de la retraite à 65 ans, sérieusement envisagée par le gouvernement Borne. "Ne nous leurrons pas ! Un rapport très sérieux indique que nous pouvons assurer l’avenir de la retraite dans son format actuel jusqu'en 2070", a prévenu Arnaud Bord. Et d'ajouter : "Au-delà de ça, plus on recule l’âge de départ à la retraite, plus on bloque l’entrée dans le monde du travail pour les jeunes."
Car si le président sortant nouvellement réélu se targue à l'envi d'une inversion de la courbe du chômage, elle est en "trompe-l’œil" aux yeux du candidat de la Nupes. "Certaines personnes en formation, en parcours d'insertion, en intérim ou en contrats précaires sont retirées des chiffres de Pôle emploi alors qu’elles sont toujours dans la précarité salariale, ce qui n'est pas une solution", justifie-t-il.
Un certain nombre de propositions a ensuite été égrené par le dernier nommé dont une aide à l’acquisition de foncier pour les jeunes agriculteurs, une réflexion "profonde et adaptée au territoire" quant à la gestion de l'eau, ainsi que des mesures visant à "protéger les services publics", dont ceux directement liés à la santé, après que la crise du Covid a pointé "nos failles dans ce domaine".
Corentin Migoule