Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 23.07.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 321 fois

LES GARDOIS DE L’ÉTRANGER Christelle, une Bagnolaise au pays des kangourous

Originaire de Bagnols, Christelle vit à Sydney depuis 23 ans

- DR

Les Gardois sont partout ! Tout l’été, Objectif Gard vous propose une série de portraits de Gardois de l’étranger, expatriés aux quatre coins du monde mais qui gardent notre beau département dans leur cœur. Cette semaine, direction Sydney avec Christelle, originaire de Bagnols.

Il y a bien longtemps que Christelle a perdu son accent du sud, remplacé par… un accent britannique. « Tout le monde croit que le français est ma deuxième langue », s’amuse-t-elle. Il faut dire que la Bagnolaise vit à l’étranger, d’abord en Angleterre puis en Australie, depuis 1998, à l’exception de quelques mois en 2000. « Je suis née et j’ai grandi à Bagnols, j’ai passé mon bac au lycée Gérard-Philipe (devenu depuis le lycée Einstein, NDLR) et en janvier 1998, j’ai eu l’occasion de partir en Angleterre avec la Mission locale jeunes, j’étais dans la première promotion », retrace-t-elle.

Et l’expérience lui plaît, au point qu’elle l’affirme, elle « ne pouvai(t) plus rentrer à Bagnols » après y avoir goûté. Retour donc en Angleterre jusqu’en octobre 2001, date à laquelle elle part en Australie, « pour trois mois, et ça va faire 23 ans, je ne suis jamais repartie », dit-elle. Elle s’installe à Sydney, où elle reprend des études. « À la base, je suis dans l’administration, j’ai trouvé un travail dans une boîte d’ingénierie », rejoue-t-elle. Christelle a toujours voulu devenir ingénieure ou dessinatrice industrielle, « mais je n’avais jamais pu le faire en France », glisse-t-elle. En Australie, elle reprend donc ses études et devient dessinatrice industrielle dans le génie civil, secteur dans lequel travaille aussi son conjoint, australien d’origine tchèque.

Un boulot prenant, « 50 à 60 heures par semaine », dit-elle, qu’elle arrête après une dizaine d’années à la faveur de la naissance de ses deux garçons, âgés aujourd’hui de 13 et 9 ans. Elle revient alors à ses premières amours, l’administration, pendant quelques temps, avant, « après le covid, de tout plaquer pour me mettre à mon compte dans la couture et le zéro déchet », présente-elle, la crise sanitaire ayant agi comme un déclic pour elle, qui a « toujours rêvé » d’avoir sa propre entreprise.

L’Australie, elle l’aime pour « la mentalité », mais aussi pour un système scolaire qu’elle préfère à celui de son pays d’origine. Aussi pour sa météo, dans une ville où « il ne fait jamais vraiment froid », même en ce moment, en plein hiver austral, avec « du soleil pratiquement toute l’année. » D’autres aspects de la vie australienne sont toutefois plus durs à assimiler, comme « la vie très chère », un coût de la vie qui va heureusement avec « une très bonne qualité de vie. » Connue pour être le pays des extrêmes, l’Australie « passe des grosses chaleurs aux grands froids et de la sécheresse aux pluies diluviennes », confirme Christelle.

L’Australie, c’est aussi les kangourous et les grosses bestioles. « On apprend à vivre avec, les plus grosses ne sont pas les plus méchantes, surtout pour les araignées », dit-elle dans un sourire. Elle prend l’exemple de l’araignée à dos rouge, « qui fait un centimètre carré mais qui peut vous tuer, j’en ai plein le jardin, les enfants savent qu’il ne faut pas les toucher, chez eux c’est inné », affirme-t-elle. Des différences culturelles donc, dans un pays où « il n’y a pas de grève ! », rit-elle, tout en admettant que parfois, « les Australiens devraient un peu prendre exemple sur les Français, ici personne ne va râler. On dit que les Australiens sont ‘lay back’, relax, et c’est vrai. »

La France, elle n’y est pas retournée depuis bientôt deux ans, et ses papiers français sont tous périmés, du fait des délais interminables pour les faire refaire en Australie. Pour autant, Christelle suit l’actualité française, surtout celle du Gard, en lisant les médias locaux, notamment Objectif Gard, et en regardant TF1 : « Je suis plus l’actualité locale que générale en France », résume-t-elle. Et rentrer vivre en France un jour ? « Non, je ne pense pas, tranche-t-elle. Après 23 ans ici, je ne pense pas que je pourrais me réadapter à la vie française. »

Thierry Allard

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