L'INTERVIEW Grégory Gigneys, président du Marguerittes Rugby Club : "On doit faire perdurer l'ADN du club"
Ce samedi, le Marguerittes Rugby Club (MRC) fête ses trente ans d'existence. Pour l'occasion, l'association veut rendre hommage à ceux qui font et ont fait les belles années du club. Grégory Gigneys, son président, a répondu à nos questions sur l'avenir du MRC, ses ambitions et bien d'autres.
Objectif Gard : Vous souvenez-vous un peu de l'arrivée du rugby à Marguerittes ?
Grégory Gigneys : Il est arrivé en 1993 avec les anciens qui s'appelaient Bernard Duvant et Henri Gros. On a d'ailleurs inauguré le terrain Henri Gros la saison dernière. Le stade n’existait pas sur la plaine de Pérouse, il n'y avait pas de vestiaire, c'était un petit peu du bricolage à l'époque, ils goûtaient dans le coffre des bagnoles... C'était les prémices du rugby. Puis le club s’est structuré au fur et à mesure, Rémi Nicolas a fait un long mandat de président et maintenant il est maire de Marguerittes. Avant, il était dans l’opposition de M. Portal, le rugby n'était pas trop mis en avant dans la commune. Ensuite, il y a eu la construction du terrain Louis Mourin Courant, du nom d’un ancien licencié parti un peu trop tôt. On a aussi inauguré le club house Sébastien Bruno. On a pu avoir des infrastructures intéressantes, on ne veut pas se plaindre, beaucoup de clubs de rugby ou de football aimeraient être à notre place. Aujourd'hui on est un peu à l’endroit, là on a 300 licenciés, de la catégorie baby aux seniors féminines. On a un terrain et demi, il faudrait que le demi devienne "un". Le terrain mesure 40 mètres sur 40 mètres où il y a des poteaux de chaque côté. On aimerait que ce terrain devienne plus grand dans quelques années pour continuer à faire vivre le club et ajouter du confort chez les licenciés. Cela nous permettrait aussi d'organiser des tournois que l’on ne peut pas faire.
Est-ce que le club est mieux aidé aujourd'hui, maintenant que Rémi Nicolas est maire de Marguerittes ?
Non et ça se comprend, il ne peut pas aider le club de rugby et faire rattraper les années perdues. Il y a d’autres associations à Marguerittes, tout le monde doit vivre. On veut être logés à la même enseigne que les autres.
Comment vous tirez votre épingle du jeu au milieu de toutes ces associations sportives ?
En termes de licenciés, on est la plus grosse association de la ville. On a passé les 300 licenciés, le handball tourne autour des 280-290, c'est relativement proche. Notre philosophie c'est qu'on veut garder cet ADN du rugby, convivial et familial. On essaie de promouvoir certaines choses, on a créé notre premier stage. On a pu aussi se mesurer à des équipes, par exemple nos M12 sont partis à Agen pour participer au tournoi Parmentine. Nos gamins ont affrontré le Stade Toulousain, Bordeaux-Bègles, on ne s'est pas qualifié en finale à cause de deux essais de moins que ces derniers. Le premier Bouclier des Terroirs a été gagné par les seniors en Régionale 3. On propose quelque chose dans l’ombre de Nîmes. Ce n'est pas péjoratif parce qu'ils ont une culture très compétitrice, nous on est plutôt sur le côté "rugby pour tout le monde"
Comment se porte le club aujourd’hui ? Avez-vous des adhérents en plus ?
Le club se porte bien du fait du travail de tous les présidents et bénévoles qui sont passés. Ils ont posé les bases d’une belle structure et nous on essaye de pérenniser tout ça. On essaye de proposer un autre contenu en élargissant sur le rugby féminin, l’année dernière, on a lancé les seniors féminines. L'année dernière encore, on avait une entente avec les cadettes de Nîmes et des Angles. On avait pris la demande de mamans qui ne connaissaient pas toutes les règles, qui voulaient que l'on monte un section fille pour leur permettre de découvrir les règles et mieux comprendre quand leurs enfants jouent. On avait une trentaine de seniors loisirs, elles venaient le jeudi soir pour qu'elles soient seules sur le terrain et pour éviter certaines moqueries. Certaines ont une âme de compétitrice, donc cette année on a lancé les compétitions féminines. La première saison a été compliquée, on est tombé sur des structures très solides en face. L’apprentissage a coûté cher. L'année prochaine on va continuer toutes ces catégories-là.
Quelles sont les ambitions à venir ?
Si l'opportunité m'en est laissée, je remplie l'année prochaine. Après on va étudier la possibilité de créer une nouvelle catégorie en rugby à cinq que l'on a pas chez nous. Si on peut, on va le tenter en septembre. C'est une demande de certains anciens qui arrêtent, c’est du niveau senior. C'est une nouvelle catégorie qui a le vent en poupe, il y a pas mal d'équipes gardoises qui le font. On a pas forcément d’inquiétude pour le MRC, sachant que la Coupe du Monde va nous apporter pas mal de monde. On veut juste un prolongement de notre demi-terrain pour avoir deux terrains complets. Les premiers chiffres du Comité départemental de la Ligue Occitanie prévoient des augmentations d'effectif de 20 à 30 %, ça nous ferait basculer de 300 à 390 licenciés dans le meilleur cas. Cela va être difficilement gérable d'intégrer autant d'enfants sur un terrain et demi.
Qu’avez-vous prévu pour fêter vos 30 ans d'existence ?
On a prévu surtout pour les enfants, c’est eux le cœur du MRC. Cette année on en a 140 en école de rugby. On a prévu des structures gonflables, des animations à la manade Briaux, une pena qui vient sur place, un DJ qui nous fera un apéritif en musique... Ce sera surtout de l’échange. Les anciens joueurs seront là et les anciens présidents aussi. Henri Gros, un des membres fondateurs, sera là. Il faut qu'on s’appuye sur les anciens tant que l’on peut et surtout sur ceux qui veulent pour faire perdurer l’ADN du MRC.