L'INTERVIEW Jean-Luc Dimeur, proviseur du lycée Philippe-Lamour : "Très rapidement j'ai mesuré l'importance qu'avait cet établissement"
Arrivé à la rentrée 2023-2024, Jean-Luc Dimeur est le proviseur du lycée Philippe-Lamour à Nîmes. Après un passage du côté de la Paillade à Montpellier, et au collège Révolution à Nîmes, le directeur fête les 30 ans de l'établissement.
Objectif Gard : En 2024, le lycée fête ses 30 ans d'existence. Comment vous sentez-vous face à cela ?
Jean-Luc Dimeur : C'est une sorte de lourde responsabilité symbolique. C'est la prise de fonction dans un établissement, sa découverte, sa prise de contact avec les équipes et la communauté. Très rapidement, j'ai mesuré l'importance qu'avait cet établissement à leurs yeux. Il fallait que j'honore et que je sois à la hauteur de cet événément, c'était donc une petite pression supplémentaire pour moi que de mettre en avant le travail réalisé par tous ceux qui nous ont précédé et qui permettent de vivre très agréablement aujourd'hui.
En plus de l'enseignement scolaire proposé, l'établissement s'engage dans de nombreuses actions, pouvez-vous nous en parler ?
Nous avons beaucoup de temps forts, sur des semaines thématiques. Une sur les arts du cinéma, de la musique, du théâtre. Une autre sur les sciences où nous faisons venir des conférenciers et des intervenants pour promouvoir toutes les activités scientifiques et les éventuelles carrières professionnelles dans la filière. Enfin, nous proposons aussi un temps sur la citoyenneté pour lutter contre les discriminations, où nous avons intégré un temps sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. On essaye vraiment de faire résonner tout ce que nous portons en termes d'enseignement et contenu pédagogique dans des enjeux de société et permettre aux élèves de se projeter en tant que citoyen et pour leur avenir professionnel.
Comme il était énoncé dans les discours hier matin, vous portez le projet d'accueillir tout le monde, en ne laissant personne sur le bord de la route...
Totalement, nous sommes un lycée public et nous ignorons complètement la condition des élèves que nous accueillons. Ils sont tous à égales qualités et dignités pour leur permettre de progresser. Nos excellents résultats démontrent que tout le monde peut réussir si l'on s'en donne les moyens. Notre lycée porte la mixité sociale, c'est une source d'enrichissement dont les élèves s'emparent et non pas un handicap à surmonter.
Comment vont se dérouler les prochaines semaines dans l'établissement ?
Les semaines à venir seront consacrées aux examens, pour les BTS en premier mais petit à petit pour ceux qui passent le baccalauréat, avec en particulier cette année le report des épreuves de spécialité, qui étaient habituellement prévues en mars. On essaye d'avoir tous les temps de célébration et d'activités avant, pour pouvoir consacrer notre fin d'année aux examens.
Quand on rentre dans l'établissement, on a l'impression qu'on est dans un campus un peu à l'américaine...
Oui complètement, lorsque je fais le tour des collèges pour présenter l'établissement je dis aux parents d'élèves : "Pensez que nous sommes un campus plutôt qu'un lycée de centre-ville avec son périmètre autour d'un cour bien définie." J'y vois deux avantages : le premier sur le climat scolaire, nous avons de l'espace et c'est agréable. D'autre part, ça cultive l'autonomie des élèves, nous devons les préparer à l'Université ou la vie active. On sécurise l'ensemble de l'établissement mais on encourage aussi les élèves à avoir cette libre-circulation, au fait de pouvoir occuper les espaces, et nous ne souffrons d'aucune dégradation, les espaces verts sont propres.
Le 17 octobre dernier, vous preniez la parole lors d'une cérémonie d'hommage où vous avez prononcé les mots suivants : "L'établissement sera toujours un lieu de vie qui respire la sérénité et où les valeurs de vivre-ensemble sont omniprésentes." Avez-vous entrepris quelques changements sur la sécurité de l'établissement ?
Nous avons travaillé sur un nouveau diagnostic de sécurité avec la collectivité et les forces de l'ordre. Certains travaux vont être engagés pour venir sécuriser notre périmètre sur certains points de fragilité. Nous avons aussi mis en oeuvre quelques mesures, sur des temps d'accueil ou des manifestations, où nous avons mobilisé des équipes de sécurité pour accompagner le personnel de l'établissement. On veut cependant garder notre identité, il faut donc trouver un équilibre, pour l'instant nous sommes très satisfaits.