L'INTERVIEW Khaled Bouabdallah, recteur délégué : “Ce n’est pas le moment de ralentir les efforts dans la recherche”

Khaled Bouabdallah, recteur délégué pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation de la région académique Occitanie, s'est déplacé à l'université de Nîmes ce jeudi
- Yeltaz BlandinCe jeudi 17 avril, Khaled Bouabdallah, recteur délégué pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation de la région académique Occitanie, était présent à l’Université de Nîmes, pour assister aux Olymp’Unîmes organisées par les étudiants de L2 STAPS. Il est revenu sur son rôle, ainsi que sur l’actualité liée à la recherche et l’enseignement supérieur.
Quel est l’objectif de votre venue à l’Université de Nîmes ?
Khaled Bouabdallah : L'objectif était double. D'une part, c'était visiter le chantier du site Hoche de l'université. C'est un grand chantier qui concerne la deuxième aile du bâtiment Hoche, qui reste à réhabiliter, ainsi que la chapelle. Nous avons donc visité un très beau chantier, qui est pratiquement terminé puisqu’il ne reste que quelques mois de travaux. L'autre élément de ma venue, c'est de participer aux Olymp’Unîmes, ces jeux Olympiques et Paralympiques de l’université de Nîmes.
Quel est votre rôle quant à ce chantier, à l'échelle de la région ?
Là aussi, mon rôle est double. Le premier rôle, c'est que l'Etat est financeur de cette opération. Ainsi, il finance cette opération avec d'autres partenaires comme la région Occitanie, l'agglomération de Nîmes et la ville de Nîmes. Mais sur cette opération en particulier, avec le rectorat de région, nous sommes aussi maîtres d'ouvrage. Ainsi, c'est nous qui avons la responsabilité de faire aller l'opération jusqu'à son terme.
À quoi va servir cette réhabilitation de la deuxième aile ?
C'est un bâtiment qui va avoir une mission essentiellement pédagogique. Il y a des salles de cours normales, des salles de cours de travaux dirigés et des salles de travaux pratiques. Pour ces dernières, cela veut dire que ce sont des salles qui sont complètement aménagées, avec des laboratoires, pour faire de la pédagogie en sciences de la vie ou en chimie par exemple.
Est-ce que le but de ce chantier, c'est d’agrandir l'offre d'enseignement de l'Université de Nîmes ?
Tout d’abord, cela contribue déjà à améliorer la qualité des équipements qu'on offre aux étudiants, et les activités de formation que les étudiants suivent. Ensuite, évidemment, cela permet aussi à l'université d'élargir sa capacité à accueillir un peu plus d'étudiants.
Deux questions plus larges maintenant. Pour commencer, certaines universités françaises ont fait part de leur souhait d’accueillir des chercheurs américains, qui fuient la situation de la recherche dans leur pays depuis l’élection de Donald Trump. Est-ce que des réflexions sont en cours dans les universités occitanes, et notamment notre université nîmoise ?
En fait, c'est un sujet auquel on réfléchit même au niveau national. Le ministre Philippe Baptiste, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, s'est déjà exprimé sur le sujet et a indiqué que la France était ouverte pour accueillir des chercheurs américains qui souhaiteraient venir dans notre pays. En Occitanie spécifiquement, nous avons plusieurs établissements qui travaillent actuellement à monter des dispositifs d'accueil pour des chercheurs américains. Pour l'instant, c’est surtout en réflexion pour l'université de Montpellier et l'université de Toulouse. Mais ça peut évoluer, ça ne veut pas dire que les autres établissements ne passeront pas le cap à un moment ou à un autre.
Depuis quelques jours, de nombreuses personnalités politiques nationales débattent sur la question des niches fiscales. Parmi les plus coûteuses, la niche fiscale du Crédit d’Impôt Recherche est notamment pointée du doigt. Pensez-vous que sa suppression pourrait nuire à l’état de la recherche et de l’enseignement supérieur dans la région ?
En tout cas, ce que je crois, c'est que l'enseignement supérieur et la recherche sont des investissements, et qu'il faut tout faire pour continuer à investir sur ces domaines. Ce n'est pas le moment de ralentir les efforts que l'on peut faire sur ces sujets, parce que cela représente l'avenir de la jeunesse et l'avenir de l'économie. Ainsi, ça représente donc aussi l'avenir pour le pays.