L'INTERVIEW Le député Rassemblement national Yoann Gillet : "Notre objectif est de remporter le Conseil départemental du Gard"
"Nous sommes les seuls à avoir un projet de rupture et de changement pour la France", déclare Yoann Gillet.
Objectif Gard : Dans quel état d'esprit abordez-vous cette rentrée ?
Yoann Gillet : Le RN est en pleine forme. Nous avons fait la rentrée avec nos militants il y a quelques jours. Plusieurs personnalités nationales vont venir ici, l'actualité sera riche les prochaines semaines. On continue par ailleurs notre travail commencé il y a un an sur la préparation des prochaines échéances. Municipales, mais pas que. On commence à travailler aussi sur les Départementales. Ce dernier scrutin nécessite un véritable travail d'implantation. C'est un objectif pour nous de remporter le Conseil départemental du Gard. Je rappelle que lors des élections de 2021, nous avons fait plus de 46-47 % dans 12 cantons sur 23. On n'était à rien de l'emporter malgré la conjoncture difficile, et le taux d'abstention important qui a affaibli notre résultat.
Quel est le nombre d'adhérents à jour de cotisation aujourd'hui au RN du Gard ?
Depuis le 9 juin au soir, avec les Européennes, nous avons 800 adhérents supplémentaires. On frôle au total les 3 000 militants.
Comment vous êtes-vous réveillé au soir du second tour des législatives après votre chute entre les deux tours ?
Dans le Gard, nous sommes arrivés largement en tête, on a fait le grand chelem : six députés sur six. Au niveau de l'Europe, nous avons deux députés européens gardois. Après, au niveau national, on réalise 11 millions de voix. Le bloc de Gauche avec cinq partis fait sept millions de voix. La Macronie six millions de voix.
Après, à la différence de vous, les partis n'étaient pas présents dans toutes les circonscriptions, donc proportionnellement, vos chiffres ne sont pas tout à fait objectifs...
Si vous regardez le nombre de voix au premier tour, on est bien en tête. La tambouille politique au soir du premier tour, à ma grande surprise, les Gardois ne se sont pas laissés avoir. Les Français l'ont bien compris cet été que c'était un mensonge. Quand la France Insoumise fait voter pour Darmanin, Attal. Des anarchistes de la France insoumise qui gagnent aussi avec les voix des autres partis. À la fin, il n'y avait pas de programme commun. Ils ont donc tous menti aux Français.
Y a-t-il quand même un peu de déception ? Jordan Bardella s'y voyait déjà. Vous aviez même fait le plan Matignon...
Vous regardez le verre à moitié vide, moi, à moitié plein. Nous n'avons jamais fait autant de voix. Nous n'avons jamais remporté autant de circonscriptions. À titre personnel, bien sûr que j'espérais que l'on soit sur la dernière marche pour changer la vie des gens. Mais je suis convaincu que la prochaine fois, en cas de dissolution, on gagnera, car nous sommes les seuls à avoir un projet de rupture et de changement pour la France.
Michel Barnier est à Matignon, indirectement grâce à Marine Le Pen. Êtes-vous à l'aise avec un Premier ministre LR ?
Oui, je suis à l'aise parce que personne ne pouvait prétendre être à Matignon. Soit, on fait comme la Gauche, on bloque les institutions, l'élaboration du budget et la France. Soit, on fait comme nous, on. est constructif. On laisse le Premier ministre dérouler sa feuille de route à l'automne et on ira dans le sens des textes qu'il propose si cela nous convient. Sinon, nous serons des opposants féroces. On fera finalement comme depuis 2022.
Mais si vous deviez censurer le prochain gouvernement, il faudrait vous allier avec ceux que vous critiquez le plus : le Nouveau front populaire...
Nous, on fait ce que l'on doit faire pour protéger la France. Ce n'est pas une question d'alliance. On veut le bien du pays. Si Michel Barnier fait des choses nocives pour le pays, on protégera le pays et activera tous les ressorts nécessaires.
On revient à l'actualité locale. Comment avez-vous réagi après la fermeture des Restos du cœur au Chemin-Bas d'Avignon ?
On est dans la confirmation de ce que je dénonce depuis des années. On est dans une ville, à l'image du pays, où il y a des quartiers entiers qui ne sont plus dans la République. Ce sont les délinquants et les dealers qui ont pris le pouvoir. Les bénévoles, les bénéficiaires ne veulent plus vivre là. C'est une situation catastrophique. Le temps m'a donné raison : c'est l'abandon de l'État.
Est-ce que votre décision est prise pour être candidat à Nîmes en 2026 ?
Il y aura un candidat RN aux élections municipales à Nîmes. Pour l'heure, je suis député de Nîmes. Je prendrai ma décision en temps voulu. Pour le moment, j'observe la situation, je pense être utile à Nîmes en tant que député. Je jouerai un rôle en 2026, lequel, c'est à moi d'en décider...
Si dans 18 mois, vous êtes à la tête de la mairie de Nîmes ou un autre maire RN, quelles seront vos priorités ?
La sécurité. On peut aller beaucoup plus loin. Plus de policiers municipaux, un réseau de vidéosurveillance plus poussé. Et il faut reprendre les priorités données aux policiers municipaux... Une présence sur le terrain beaucoup plus forte. Par ailleurs, il faut de l'ambition pour Nîmes. Il faut une vision sur son développement économique. Le maire de Nîmes a fait de très belles réalisations, il a embelli la Ville. Mais il faut une nouvelle dynamique avec les commerces de centre-ville par exemple. Cela passe aussi par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. La vision du territoire n'est pas bonne. Je pense que ceux qui ont à gérer l'avenir de la ville et le développement du territoire et de l'urbanisme ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Un mot pour finir sur l'avenir des transports sur le territoire de Nîmes métropole. Deux visions s'affrontent : la gratuité pour favoriser l'accès à tous et lutter contre le tout voiture qui accentue les problématiques environnementales... Et Franck Proust, qui souhaite proposer un transport choisi et pas subi...
Le système de transport actuel est plutôt bon. Je pense qu'il faut faire attention, car l'offre de transport s'est réduite et c'est dangereux. C'est à mon sens une anomalie criante. Le tout gratuit préconisé par la Gauche, j'y suis farouchement opposé. Faire croire aux Nîmois que le tout gratuit est possible, c'est faux. De toute façon, pour moi, il est hors de question de voir le programme de la Gauche à Nîmes, copie de celui proposé au niveau national. Ce serait une catastrophe pour les Nîmois qui verraient les impôts exploser.