L'INTERVIEW Le patron du PS, Arnaud Bord : « Les Législatives m'ont renforcé dans mes convictions »
Après sa défaite aux élections législatives, Arnaud Bord a retrouvé son quotidien et repris son emploi à la mairie de Vauvert. « Combatif », il prépare la rentrée sociale, notamment la question liée au pouvoir d’achat. Candidat à sa réélection au poste de premier fédéral du parti socialiste du Gard, l’Alésien repartira battre campagne, mais auprès des militants cette fois.
Objectif Gard : Dans quel état d’esprit faites-vous cette rentrée ?
Arnaud Bord : Toujours combatif ! De grands enjeux sociaux et sociétaux sont sur la table : la hausse des moyens pour les pompiers, le pouvoir d'achat, l'éducation... La Gauche et notamment le Parti socialiste vont avoir un grand rôle à jouer et une voix à porter.
Quel regard portez-vous à froid sur votre défaite aux élections législatives de juin dernier ?
L’analyse de la défaite a été affinée, mais c’est la même. Contrairement à certains scénarios, j’étais bien présent au second tour, en éliminant le candidat En marche. Pas mal pour une première candidature ! Seulement, deux vents contraires se sont mis face à moi : la stigmatisation sur le fait que j’étais le candidat de Jean-Luc Mélenchon et l’autre, la fin définitive du front républicain. Cette élection m’a surtout renforcé dans mes convictions et dans ma volonté de faire pour le territoire et les Français.
« Carole Delga ne se moque pas de l’avenir du PS »
Vous revenez des universités d’été du PS à Blois. Que s’est-il passé ?
J’y suis allé pour deux choses : d’abord la formation des élus par la Fédération nationale des élus socialistes et républicains que Carole Delga préside. Une formation qui m’aide pour mon rôle dans l'opposition à la ville d’Alès puisque nous abordons plusieurs thématiques : la transition écologique, le rôle d’un élu, l’analyse du vote RN… La seconde, c’était le campus universitaire du PS dont le message délivré par Olivier Faure (premier secrétaire du PS, NDRL) a été la nécessité du renforcement de l’union de la Gauche qui aujourd’hui fonctionne très bien dans le cadre de la Nupes.
Dans notre interview lundi, Carole Delga a dit qu’elle se "foutait de l’avenir du PS". Comment avez-vous pris ces propos ?
Je ne pense pas qu’elle s’en moque. Elle a été très présente à Blois. Elle a œuvré et participé avec sérieux et convictions pour que l’union de la Gauche propose des solutions aux Français. D’ailleurs le 25 septembre, elle organise à Bram (Aude) les états généraux de la Gauche via son mouvement l’Occitanie en commun. Elle veut créer une synergie des forces de Gauche pour préparer l’avenir.
Pensez-vous qu’elle regrette de ne pas avoir soutenu la Nupes et d’avoir, au contraire, soutenu des candidats dissidents ?
Je ne pense pas forcément qu’elle le regrette… Le problème de Carole Delga par rapport à la Nupes, c’est la présence de La France insoumise avec qui elle a de grandes différences idéologiques et avec lesquels elle a une histoire au niveau régional qui a été assez tourmentée.
« La Nupes porte la voix de ceux qui souffrent »
À l’Assemblée nationale, quel regard portez-vous sur les premiers pas de la Nupes ?
Force est de constater que contrairement à ce que beaucoup envisageaient dès le lendemain des élections, tout se passe bien. L’intergroupe fonctionne et la Nupes dans sa diversité s’empare de l’ensemble des sujets présentés à l’Assemblée nationale. Elle porte une vraie voix pour celles et ceux qui souffrent de la baisse du pouvoir d’achat. Sur les premières semaines à l’Assemblée, on ne peut que constater que la seule opposition c’est la Nupes et non le Rassemblement national qui valide des deux mains levées les propositions qui attaquent le pouvoir d’achat des Français comme la hausse du Smic.
Quelles gages avez-vous obtenu du Gouvernement qui n’a pas la majorité absolue au Parlement ?
La déconjugalisation de l'allocation adulte handicapé. C’était un sujet porté par la Nupes. Aujourd’hui, les revenus du conjoint d’un adulte handicapé ne seront plus pris en compte dans le calcul de l’allocation de ce dernier. C’était une forme de double peine pour les personnes les plus vulnérables et surtout, c’est une vraie reconnaissance de leur situation de handicap.
Pensez-vous qu'une taxe sur les superprofits pourrait voir le jour ?
Oui. On voit qu’aujourd’hui la première ministre ouvre la porte à une discussion. Alors certes, pas dans les conditions que nous voulons… Les entreprises réalisant les superprofits devraient, a minima, en faire bénéficier leurs salariés. Sur le sujet, nous souhaitons un référendum d’initiative partagée. Dès la rentrée on va faire une grande campagne sur la taxe des superprofits à l’image de ce que l’on avait pu faire pour le refus de la vente des aéroports de Paris.
Dans quelques mois, les militants socialistes seront appelés à renouveler les instances de leur parti. Êtes-vous candidat à votre succession comme premier fédéral du PS gardois ?
Oui, je suis candidat à ma succession. Depuis deux ans, j’ai entamé un travail au sein du parti. Nous sommes sur la bonne voie, nous retrouvons des adhésions depuis les élections législatives, notamment des jeunes. Je veux amplifier ce travail et remettre les militants du Gard dans les meilleures conditions pour, entre autres, lutter contre l’implantation du Rassemblement national et continuer à œuvrer pour toutes celles et ceux qui souffrent de plus en plus sur notre territoire.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com