Objectif Gard : Quelles sont les raisons de votre venue à Alès ce mercredi ?

Xavier Perret : Il s'agit d'une action de découverte des métiers artisanaux auprès des jeunes. Ces professions sont relativement dynamiques et on a analysé qu'il y avait de la place sur le territoire alésien pour développer l'artisanat. Les gens qui se tournent vers l'artisanat pour commencer des formations peuvent autant avoir seize ans qu'être en pleine reconversion et décident de tout changer. L'artisanat permet de donner les moyens d'être indépendant et ça a du sens. Ils choisissent les ingrédients, la matière première et ils en font ce qu'ils veulent. On sait qu'on a de nombreux problèmes écologiques, avec le réchauffement climatique et la qualité de ce qu'on mange, ce type de métier permet d'agir.

Aujourd'hui, que propose la CMA pour les jeunes ?

On développe des concours MAF (Meilleur Apprenti de France), des concours locaux et régionaux pour permettre à ces apprentis de mesurer réellement leur niveau. Comme ce sont des jeunes motivés, travailleurs et qui progressent beaucoup, on commence déjà, sur certains CAP, à avoir déjà des qualités professionnelles sur des métiers que l'on développe. 

Pourquoi ces jeunes s'intéressent de plus en plus à l'artisanat ?

Déjà l'image des jeunes ne correspond pas à ce qu'on veut donner d'eux. Certains sont derrière un ordinateur c'est vrai, mais d'autres non. On en trouve de plus en plus jeunes qui veulent apprendre de leurs mains. C'est leur façon de dire "j'agis à mon niveau sur certains points". Souvent c'est un choix naturel chez eux, mais il y a toujours eu des jeunes à toutes les époques qui se dirigeaient vers ces métiers. Je suis charpentier-menuisier-couvreur, le fait de tailler une charpente c'est passionnant, et ce n'est pas moins valorisant que d'être derrière un ordinateur. Ce sont des compétences techniques et il y a une part d'informatique là-dedans.

Avez-vous pu échanger avec les étaliers des Halles provisoires d'Alès ?

On ne va pas se cacher, c'est compliqué pour eux mais c'était écrit d'avance puisque les Halles de l'Abbaye sont en cours de rénovation et cela crée des difficultés pour les étaliers. Ils ont tout de même un lieu de remplacement, ce qui est déjà une bonne chose. Il est ce qu'il est, il n'est pas forcément adapté pour une activité commerciale. Avec la CMA, nous avons la stratégie de se développer sur Alès, ce n'est pas nouveau mais on est en train de monter en régime pour avancer pas à pas. C'est un endroit stratégique qui a été un peu oublié ces dernières années, il faut un peu de temps pour reprendre ce qui n'a pas été fait, en accord avec Alès Agglomération et les autres EPCI.

Quels sont donc vos objectifs sur le territoire ?

On a un local situé à "Pist Oasis", où on a des ateliers relais. On va développer des formations diplômantes et tous nos services auprès de ces artisans. Dans le Gard, on a deux grands pôles métropolitains et Alès en fait partie. J'ai à peu près 11 000 ou 12 000 artisans, on a des départements en Occitanie qui en ont deux fois moins et qui ont une CMA digne de ce nom. L'ambition sur les cinq ans qui viennent, c'est de s'imposer et de se développer sur le bassin alésien pour proposer à tous les artisans les services dont ils ont besoin. Ma méthode de travail, c'est d'abord de réfléchir avant d'agir.