Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 04.03.2015 - thierry-allard - 2 min  - vu 248 fois

MARCOULE Après l’annonce des résultats d’Areva, l’union fédérale syndicale « dans l’interrogation »

Le site Areva Melox de Marcoule (Photo d'archives / Objectif Gard)

C’était attendu, c’est maintenant officiel : le géant du nucléaire français Areva a annoncé ce matin une perte record de 4,8 milliards d’euros sur l’année 2014.

Une nouvelle qui était redoutée par les 45 000 collaborateurs du groupe détenu à 87 % par l’Etat, parmi lesquels les quelque 2700 salariés d’Areva dans le Gard rhodanien, dont 812 sur le site d’Areva Marcoule.

« Des efforts sans précédent »

Ainsi pour Yannick Rouvière, secrétaire de l’union fédérale des syndicats du nucléaire, le temps des questions arrive : « pour l’instant, il n’y a pas de plan social annoncé. Mais on est dans l’interrogation au niveau syndical. »

Pour lui, Areva « paye la gestion des dirigeants passés, avec des erreurs stratégiques, comme Uramin ou l’EPR finlandais », mais pas seulement. Yannick Rouvière pointe aussi du doigt « la crise monétaire, qui se ressent dans les contrats » et « l’accident de Fukushima. »

Voilà pour le passé. Mais concernant l’avenir, « on a du mal à lire la stratégie industrielle du groupe », dénonce le syndicaliste. Alors que le ministre du Travail François Rebsamen a affirmé ce matin sur France Inter qu’il n’y aurait pas de licenciements, le groupe Areva a annoncé la mise en place d’un plan de compétitivité visant à faire un milliard d’euros d’économies à l’horizon 2017. Ce plan « exigera des efforts sans précédent pour ajuster le groupe à la réalité de ses marchés, et reposera en particulier sur de nouveaux leviers dans les achats, sur une forte amélioration de la productivité et de la qualité, en allégeant les structures et en optimisant les implantations géographiques », a précisé Areva ce matin.

« Un milliard d’économies, mais sur quoi ? » s’interroge Yannick Rouvière, qui se risque au pronostic : « ils vont essayer de rogner sur les acquis des salariés. Areva est composé de plusieurs entreprises, ils vont procéder entreprise par entreprise. » Et le syndicaliste de prévenir : « la masse salariale d’Areva est de 2,5 milliards d’euros, ils ne pourront pas tirer un milliard d’économies ici. »

« Il faut espérer qu’il n’y aura pas de casse sociale. »

Pour lui, il faut avant tout « que la direction redonne confiance aux salariés, avec une feuille de route claire, même si ça ne remplit pas le carnet de commandes. »

Et Yannick Rouvière attend plus de l’Etat, actionnaire majoritaire : « on verrait d’un bon œil que l’Etat soit le maître du jeu, aujourd’hui chaque entreprise (Areva et EDF, ndlr) se comporte comme une entreprise privée. »

Les syndicats attendent aussi d’en savoir plus sur la question du maintien de l’activité des réacteurs actuels, la construction de nouveaux ou encore sur celui de quatrième génération.

En attendant, le volet « dialogue social » du plan annoncé par Areva s’apprête à démarrer. Il prévoit notamment « une large concertation avec les représentants du personnel », et pour Yannick Rouvière : « ça va être long, il faut espérer qu’il n’y aura pas de casse sociale. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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