Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 19.03.2016 - thierry-allard - 2 min  - vu 678 fois

MARCOULE Des étudiants de BTS en visite dans un laboratoire de pointe du CEA

Hier matin, lors de la visite du laboratoire Chimène, au CEA Marcoule (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Matinée studieuse ce vendredi à Marcoule pour une classe de première année de BTS chimiste en alternance du lycée professionnel privé bagnolais Sainte-Marie.

En effet, dans le cadre de la Semaine de l’Industrie, qui se déroule actuellement partout en France, le CEA a ouvert pour la première fois les portes de son laboratoire Chimène aux étudiants.

Un exposé théorique

L’occasion de parler de chimie séparative, ces procédés qui jouent un rôle dans le démantèlement nucléaire et dans le recyclage des terres et métaux rares. Ainsi, les étudiants ont commencé leur visite par un exposé de Frédéric Goettmann, responsable de la société Extracthive, qui prend part au projet d’Institut Européen d’Hydrométallurgie de Marcoule. Un projet qui vise « à faire progresser les technologies de séparation des métaux et faire le lien entre le laboratoire et l’usine », explique le responsable.

Un véritable enjeu, les smartphones, tablettes, téléviseurs, ordinateurs, fibres optiques, pots catalytiques ou encore éoliennes utilisant un grand nombre de métaux critiques, rares, chers et issus de pays comme la Chine ou l’Afrique-du-Sud. « Il y a un risque politique et d’énormes risques économiques, les prix peuvent varier sans qu’on puisse le prévoir », explique Frédéric Goettmann, les cours de certains minéraux rares pouvant décupler en quelques jours. C’est dans ce contexte de marchés fous qu’Extracthive « conçoit, développe et industrialise des procédés de valorisation des déchets industriels » dans le but de récupérer ces terres et métaux rares.

« Décrire ce qu’on fait, pour peut-être leur donner envie »

Après l’exposé théorique, les étudiants ont pu voir la pratique avec le laboratoire du CEA Chimène. Un laboratoire qui a « travaillé sur le développement de pilotes d’extraction liquide-liquide à l’usine de la Hague où on sépare l’uranium et le plutonium », explique l’ingénieur recherche et développement du laboratoire génie chimique et instrumentation Denis Ode. Aujourd’hui « le laboratoire a créé des procédés qui permettent de séparer, en plus du plutonium et de l’uranium, d’autres radioéléments ». En clair, des technologies de pointe dans la chimie séparative, qui permettent d’une part d’économiser les ressources naturelles et d’autre part de recycler les matières stratégiques.

L’ingénieur du CEA a ensuite présenté aux étudiants plusieurs appareils servant à la séparation des éléments, comme un extracteur centrifuge conçu et breveté par le CEA, une colonne pulsée ou encore une colonne Couette, dans l’idée « de décrire ce qu’on fait, pour peut-être leur donner envie de travailler avec nous », note Denis Ode, au sein d’un laboratoire qui compte un ancien élève du BTS chimie du lycée Sainte-Marie.

« Il y a eu une première phase mercredi avec des conférenciers au lycée, explique le responsable des formations en alternance au lycée Sainte-Marie Daniel Lilienbaum. Il est bon pour eux de voir ce que le CEA peut faire sur le site de Marcoule », et ce même si « la moitié des étudiants est en alternance dans d’autres secteurs, il n’y a pas que le nucléaire. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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