MARCOULE Trois minutes pour présenter une invention au CEA
Trois minutes pour présenter une invention. C'est le défi qu'a relevé une vingtaine de chercheurs, ingénieurs, techniciens du CEA Marcoule ce mardi. C'est la première fois que le site gardois organise ce concours décalé. L'occasion pour les participants de parler de leurs nombreux travaux, car le CEA est le premier organisme de recherche français en matière de dépôts de brevets.
Des cris de canards retentissent. C'est le signal qui marque la fin du temps de parole. Le candidat laisse la place à un autre. Au moment de monter sur scène, chacun a le droit à sa petite introduction digne des plus grands rings. On a "le roi de l'imprimante 3D", les "DATA's Boys", "celui qui est capable de rendre n'importe quelle boîte à gants sale, immaculée", ou encore "le petit prince de la réalité virtuelle". Les présentations s'enchaînent sur des formats plus ou moins originaux. L'un reprend les codes du Téléshopping, l'autre le basique mais efficace jeu des questions-réponses. L'exercice demande un gros effort de vulgarisation.
Au total, le public a découvert 15 innovations, expliquées par des ingénieurs, chercheurs et techniciens seuls ou en duo. Chacun a 3 minutes pour parler de son innovation, puis 3 minutes d'échanges avec les huit membres du jury. Parmi eux, des directeurs des différentes unités du CEA, mais aussi des personnalités de l'enseignement supérieur comme Assia Tria, directrice de l'IMT Mines d'Alès. Ils ont jugé les participants sur plusieurs critères comme le respect du temps, la qualité et l'originalité de l'intervention (éloquence, débit, support de présentation...), les réponses aux questions, mais aussi l'impact sociétal ou le potentiel de développement à échelle industrielle. Le public a aussi pu désigner son "prix coup de coeur".
Finale nationale prévue en juin avec les lauréats des autres CEA
C'est Sylvain Broussard qui a obtenu les ferveurs du public avec "Emma" (littéralement équipement de mélange et de mesure automatisé pour la recherche nucléaire), un appareil de mesures qui révolutionne l'analyse d'échantillons. En plus, il se rince seul après l'analyse et est manipulable avec des pinces de télé-opérations. Sylvain Broussard a même gagné un prix du jury avec cette innovation. Jury conquis qui a finalement décidé de remettre trois prix.
Parmi les deux autres lauréats, il y a aussi Fabien Frances et son "gel anti-tag". Savez-vous que l'élimination de graffitis a coûté pas moins de 4,5 millions d'euros à la ville de Paris en 2012 ? Ce technicien en laboratoire a imaginé une pulvérisation qui décolle progressivement le tag en séchant, sans abîmer la surface et sans conséquence pour l'environnement. Et ce gel fonctionne sur tout type de support, du wagon de train aux façades anciennes. Les lauréats participeront à la finale nationale du challenge "3 minute pour une invention" prévue en juin. Ils se mesureront aux candidats des huit autres centres CEA de France.
Marie Meunier