Dans le cadre du Mois de l'égalité femme-homme organisé en mars, la région Occitanie a souhaité mettre en place des actions de sensibilisation notamment avec la mise en lumière d'agricultrices. Conseillère régionale et membre de la commission agriculture à la Région, Katy Guyot est partie à la rencontre de Nathalie Bonnet, spécialisée dans les fruits à noyau à Générac puis le lendemain, elle s'est rendue chez Catherine Gachet, spécialisée dans la culture des plantes. 

Cette gardoise d'adoption s'est installée en 2017 à Marguerittes sous le nom des Fleurs du Mazet. Pour cette renconversion professionnelle, elle a bénéficié d'une aide à l'installation de 20 400 euros de la part de la région Occitanie. Chaque année, la collective dirigée par Carole Delga prévoit un budget de 38 millions d'euros pour l'installation de nouveaux agriculteurs. 

Le safran : "Ça demande des petites surfaces"

La principale difficulté rencontrée par l'exploitante était de trouver du terrain pour planter. "J'ai toujours eu l'idée du safran dans un coin de ma tête et avec cette plante, il n'y a pas de problématique de foncier car ça demande que des petites surfaces", explique l'intéressée. Du safran qui pousse essentiellement en garrigue et qui représente 50 % de son chiffre d'affaires. Catherine loue également un terrain pour faire pousser des fleurs comestibles, dont une partie sous serre, qui correspond à l'autre moitié de son activité. 

Une production éco-responsable puisque Catherine recycle des déchets végétaux d'une entreprise d'espaces verts et les utilisent comme broyat pour ses cultures. "Cela limite l'évaporation et me permet d'arroser que deux fois en plein été", souligne l'agricultrice qui transforme et conditionne elle-même ses produits grâce à un petit atelier. Des sirops (oeillet, fleur de tagète, etc), des confits, des sels, du vinaigre ou encore des tisanes font partie des produits proposés par la Marguerittoise. 

Un laboratoire à la gare de Marguerittes ? 

Outre son produit phare, le safran, elle travaille aussi la menthe, la verveine, l'arquebuse ou encore la sauge. Elle développe aussi certraines plantes aromatiques et médicinales. Pour les grandes productions, elle espère à terme pouvoir disposer d'un véritable laboratoire. Un projet est en prévision porté par l'association Agapes (Achats groupés et approvisionnements de proximité pour une économie solidaire) où les producteurs sont choisis pour la qualité de leurs produits, leur engagement environnemental et social. 

"On a prévu de les accueillir à la gare de Marguerittes qui doit rouvrir en tant que halte sur la ligne Nîmes-Pont-Saint-Esprit sur la rive droite du Rhône mais pour l'instant c'est bloqué par la Haute autorité environnementale", a précisé Rémi Nicolas, maire de Marguerittes, présent lors de cette visite qui prévoit un lieu de transformation et un lieu de vente. Une instance qui repousse la réouverture à l'horizon 2027-2028. D'ici là, Catherine espère pouvoir se dégager un vrai salaire et veut continuer à développer son activité en augmentant sa production ainsi qu'en commercialisant de nouvelles variétés. 

Le site Internet en approche

Des produits estampillés Fleurs du Mazet qui sont à retrouver sur les foires à thème, les marchés de Noël, la halte paysanne à Saint-Dionisy ainsi que tous les vendredis soirs à Marguerittes sur le marché de l'Agapes. "C'est bien que l'agriculture prenne ce virage avec des gens qui ont d'autres parcours professionnels souvent et qui ont un bon niveau de réflexion. Ils peuvent mettre à profit leur réflexion. En plus d'être agriculteur, il faut être agronome, météorologue, agent marketing et même informaticien", pointe Katy Guyot. Car Catherine s'occupe aussi en ce moment de créer son site de vente en ligne.