MILHAUD Rats à la maternelle : deux jours d'exclusion pour deux policiers municipaux
Fin mars, deux policiers municipaux de Milhaud et leur chef sont convoqués par le maire après enquête administrative pour s'être rendus à l'école maternelle sans son autorisation. Ils viennent d'écoper de deux jours d'exclusion. L'un d'entre eux pourrait saisir le tribunal administratif.
On se souvenait de la comédie américaine "Un flic à la maternelle" avec Arnold Schwarzenegger. À Milhaud, on joue "deux flics à la maternelle" et la comédie vire au dramatique... Rappel des faits. En octobre 2018, à deux jours des vacances de la Toussaint, deux policiers municipaux se rendent à l'école maternelle pour constater la présence de rats. Une venue mal accueillie par Jean-Luc Descloux, maire de la commune, qui estimait avoir pris la mesure de la situation en demandant l'intervention des services sanitaires. Ce denier a fait appel à une avocate qui a ouvert une enquête administrative. En mars dernier, les deux policiers et leur chef ont été entendus par le maire. Ce dernier se laissait un moment de réflexion avant d'éventuelles sanctions.
C'est chose faite et le couperet vient de tomber. Les deux agents ont écopé de deux jours d'exclusion temporaire de fonction. Sur la lettre envoyée par la mairie - à laquelle nous avons eu accès - il est reproché à chaque policier : "de s'être rendu le mercredi 17 octobre 2018 à l'école maternelle pendant ses heures de service, en tenue, sans s'assurer que le motif de ce déplacement entrait dans le cadre de ses missions". Pour l'un d'entre eux, c'est la douche froide : "je suis en colère. L'autorité territoriale est censée être derrière nous. On a le sentiment de subir une vengeance politique alors que notre mission est de protéger tout le monde."
"Je ne fais pas ça pour le plaisir"
Le maire de Milhaud explique avoir suivi les recommandations de l'enquête administrative qui préconisait cette sanction, "il faut que ça s'arrête ! Les ordres doivent être respectés. Je ne fais pas ça pour le plaisir". Le premier édile regrette que les agents ne lui aient pas fait part de leurs intentions. À la fin de la lettre, il est également stipulé que les agents ont manqué "au devoir d'obéissance auquel est soumis tout agent public." Le brigadier-chef est lui sanctionné d'un blâme pour avoir donné l'autorisation "sans connaître les motifs de ce déplacement... et d'avoir manqué à faire respecter le principe d'obéissance hiérarchique". Pour le maire personne n'a agi comme il fallait.
Seulement, à moins d'un an de la fin du mandat de Jean-Luc Descloux, les relations ne risquent-elles pas d'être tendues ? "Probablement, confirme le maire, le conflit est aussi en interne. Notre police est scindée en deux, il y a un problème de légitimité". Pour le premier magistrat, l'histoire est terminée, "j'aurais fait ce qu'il fallait", assure t-il. En revanche, ce n'est pas le cas pour l'un des policiers sanctionnés qui réfléchit à saisir le tribunal administratif. La saga des rats à la maternelle n'est peut-être pas tout à fait achevée.
Corentin Corger