À Roquemaure, les Municipales se sont réglées dès le premier tour. Le maire sortant, André Heughe, a été battu par Nathalie Nury, (ex-socialiste) qui était sur les bancs de l'opposition depuis 2014. Elle l'a emporté 52,1 % à 24,58 % pour l'ancien édile. Derrière le troisième candidat, Stéphane Cardenes plafonne à 23,31% des voix.

C'est donc un changement de cap pour cette commune qui était aux mains de maires "divers Droite" et UMP-LR depuis 1971 hormis le mandat de Guy Pécoul (SE), décédé deux ans après sa prise de fonction, en 2008. C'est à ce moment que Nathalie Nury a été élue à Roquemaure avant de devenir la première adjointe de son successeur, Roger Queyranne. Même si Nathalie Nury est une tête de liste de sensibilité de Gauche, elle précise bien que son équipe fédère des personnes "de toutes tendances."

Celle qui est aussi conseillère départementale au canton de Roquemaure, a donc été élue maire haut la main avec 941 voix. Même si ce score est "terni par ce qu'il se passe en France et ailleurs. On ne sait même pas si on sera encore élu ce soir, on attend 20 heures." Hormis ce doute, Nathalie Nury se dit "fière du travail qui a été fait, fière que les Roquemaurois aient adopté le programme." Elle poursuit : "On a senti une adhésion forte depuis 15 jours. On voyait une fenêtre entrouverte pour passer dès le 1er tour. Elle s'est finalement ouverte entièrement."

52,1 % d'abstention

Pour André Heughe, la déception est là mais c'est une nouvelle vie qui s'offre à lui, à 70 ans : "C'est une réaction normale pour quelqu'un qui a perdu. Mais les jeunes derrière moi vont prendre la relève. Moi, j'ai un appartement à la mer. Je vais faire du bateau et aussi promener mon chien sur mon terrain", relativise-t-il avec humour. Selon lui, ce score résulte aussi du peu de participation liée à la propagation du Covid-19 et des craintes que cela suscite chez les électeurs, surtout après les annonces du Gouvernement : "Je tenais le bureau de vote toute la journée. D'habitude, à midi, on a presque 500 votants. Là, on en avait 200." Au final, l'abstention dans la commune a atteint 52,1%.

Il y a aussi un autre dossier sensible qui "a joué", avoue André Heughe, c'est le PLU (plan local d'urbanisme) et notamment la polémique sur l’OAP des Ponts-Longs (orientation d’aménagement et de programmation). Un collectif y étant opposé avait réussi à faire signer une pétition à plus de 1 000 habitants et avait organisé plusieurs rassemblements avec une centaine de personnes. "On l'a finalement enlevé du PLU. Mais si les gens ont continué à voter contre...", s'interrompt l'ancien maire avant de poursuivre: "Il n'y a pas que le PLU. On a une des plus belles crèches d'Occitanie, un bureau de police municipale tout neuf. Je trouve qu'on a fait aussi beaucoup de choses."

"Des projets de la vie quotidienne à court et moyen terme"

Et André Heughe en avait encore sous le pied notamment son projet de pôle culturel. Projet qui devra attendre car il ne fait pas partie des priorités de Nathalie Nury qui veut d'abord s'occuper de la propreté de la commune et de la circulation entre les différents usagers. C'est d'ailleurs ce qui a fait la différence selon elle : "Des projets de la vie quotidienne à court et moyen terme, pas des projets pharaoniques à long terme."

Pour sûr, ce revirement de situation laissera un goût d'inachevé à celui qui est désormais l'ancien maire. Reste à savoir maintenant quel sera le devenir de ces élections où le second tour pourrait bien être annulé. Si c'est le cas, est-ce que les candidats victorieux dès le premier tour seront maintenus ou leur succès sera-t-il invalidé ? On devrait le savoir dans les prochaines heures.

Marie Meunier