Christophe a tiré sa révérence. L'élégant dandy aux lunettes fumées et aux éternelles santiags est parti en emportant avec lui sa part de mystère. Hospitalisé depuis le 26 mars dernier à Paris, le chanteur et musicien est décédé des suites d'une maladie pulmonaire chronique, hier 16 avril, à 74 ans, à Brest où il avait été transféré en urgence.

Le guitariste, harmoniciste et pianiste natif de Juvisy/Orge (Essonne) s'était fait connaître en 1965 avec Aline (il en écoula un million d'exemplaires dont pas moins de 400 000 en France) avant de connaître le creux de la vague. Il signera un retour triomphal grâce à sa collaboration avec Jean-Michel Jarre et un titre emblématique : Les Mots bleus, titre phare de l'album éponyme, son 5e, paru en 1974.

Depuis, de Georges Lautner et Alain Corneau pour le cinéma, en passant par Alain Bashung, Alan Vega, Isabelle Adjani, Brigitte Fontaine ou le Nîmois Julien Doré, nombreux ont été les artistes à avoir collaboré avec le "Beau bizarre", le titre d'un de ses albums sorti en 1978 et consacré par nos confrères de Libération comme l'un des 100 meilleurs albums de l'histoire du rock'n'roll.

Après un concert donné à Paloma en octobre 2016, celui qui avait chanté "La Camargue" (1966) s'était produit la dernière fois à Nîmes le 6 juillet 2017 sur la scène des arènes qu'il avait partagé avec... Julien Doré.

L'année dernière, le "Dernier des Bevilacqua" avait sorti deux albums intitulés "Christophe etc." et "Christophe etc. Vol 2" où il reprenait ses grands succès en compagnie d’Eddy Mitchell, Étienne Daho ou encore Pascal Obispo. Il devait retrouver le Gard cet été, le 27 juin, pour un concert solo programmé par l'association Jazz 70 aux arènes de Bouillargues.

La scène française perd l'un de ses artistes les plus créatifs et les emblématiques qui nous aura offert outre Les Mots bleus et Aline, Les Paradis perdus, Belle, Main dans la main, Senorita, Petite fille du soleil, Daisy, Succès fou, Chiqué chiqué sans oublier l'album Aimer ce que nous sommes, véritable pépite musicale aux accents symphoniques d'une grande délicatesse et d'une indicible pureté... Ciao bello !

Philippe GAVILLET de PENEY