Un avion de la sécurité civile a atterri tôt cet après-midi à l'aéroport de Garons, vers 13h30. À bord, 22 nouveaux migrants débarqués de Calais ont été redirigés vers le centre de rétention administrative.

L'opération s'est faite en catimini. Il est 13h30 quand l'avion de la sécurité civile, un Dash 8 Q 400 MR immatriculé FZBMD se pose sur le tarmac de Garons. Acquis en 2005 par le ministère de l'intérieur - il en existe seulement deux de ce type dans la flotte aérienne nationale, 64 passagers peuvent être transportés à bord. Mais ce mercredi, ils n'étaient que 22 migrants selon nos informations à avoir pris place dans les fauteuils, sans réellement connaitre leur destination. À 14h30, un bus les déposait au centre de rétention par une entrée dérobée, à l’abri des regards. Des mesures de précaution qui n'étonnent pas l'avocate Chabbert-Masson. "Cela s'explique parce que c'est un lieu privatif, où ils sont enfermés. À mon sens, il y a un détournement de pouvoir".

Avec d'autres, elle a pris en charge les dossiers de certains de ces étrangers pour obtenir leur libération, le plus rapidement possible. S'il est impossible de rentrer à l'intérieur du centre de rétention, sauf si l'un des migrants en fait la demande, leurs conditions de vie sont floues : des cellules de deux personnes, une cours, un réfectoire, un parloir. De quoi parler de "détenus" plus que "d’exilés". "C'est tout sauf un hôtel. C'est un lieu de privation. Et après quoi, ils sont lâchés comme ça, dans la nature."

Les 22 migrants pourraient effectivement être relâchés dans la soirée, 46 étaient cependant attendus aujourd'hui.

Baptiste Manzinali