Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 18.09.2024 - Corentin Corger - 3 min  - vu 2549 fois

NÎMES À Pissevin, le projet de mixité sociale prend forme

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Au centre, le sous-préfet Mathias Nieps

- Photo Corentin Corger

Dans le cadre de la rénovation urbaine, la première résidence reconstruite à Pissevin a été inaugurée avec 20 logements sociaux et 25 logements privés. 

Quand on évoque la rénovation urbaine, on parle principalement de démolition. La reconstruction viendra surtout dans les prochaines années mais elle a déjà commencé par endroits, illustrant le devenir de ces quartiers prioritaires et le début de leur totale transformation. Hier, la résidence Villa Esmée a été inaugurée dans le quartier nîmois de Pissevin. Tout un symbole pour ce bâtiment situé face à la DDTM, sur les hauteurs du quartier, car il s'agit de la première opération de reconstruction dans le cadre de la rénovation urbaine à Pissevin. 

Sur ce terrain où se trouvait une maison abandonnée depuis plusieurs années, devenu un lieu idéal pour les squatteurs et les trafiquants, le promoteur Nexity a décidé de le racheter et de monter ce projet. Vingt logements sociaux (de 46 m2 à 92 m2), gérés par Habitat du Gard, ont été bâtis avec des loyers allant de 325 euros à 552 euros charges comprises et hors APL éventuel. 

"On fait cette reconstruction en tirant les enseignements du passé"

Dans ces logements disponibles depuis le printemps, seulement quatre familles issues de Pissevin sont présentes. L'objectif est d'y implanter des familles d'autres communes. Certains foyers installés connaissent aussi une situation de handicap avec des logements adaptés et équipés. Inclusion et mixité sont donc les maîtres mots et le ciment de cette reconstruction. Car dans la même résidence, 25 appartements ont été commercialisés auprès d'investisseurs privés et ont tous trouvé un propriétaire. Des familles plus aisées, des seniors ou encore des primo accédants. 

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La Villa Esmée située à Pissevin • Photo Corentin Corger

Le doux rêve des politiques gouvernementales menées depuis plusieurs années de voir des personnes de différents âges et milieux sociaux vivre tous ensemble, prend enfin forme. "On fait cette reconstruction en tirant les enseignements du passé. S'il y a un investissement si fort pour agir dans ces quartiers, c'est que l'on n'a pas bien construit les logements initialement. On les a construit de manière très dense en concentrant la pauvreté au même endroit. L'enjeu est de ne pas faire la même erreur", confie Mathias Nieps, sous-préfet du Gard chargé de la politique de la Ville.

"Pas de taxe foncière pendant 25 ans pour permettre de rendre ce bâtiment attractif"

Villa Esmée est donc le premier exemple, avant de nombreux autres à venir, de cette mixité tant espérée. Des ménages précaires mélangés à d'autres plus fortunés. La question reste de savoir comment les attirer dans un quartier toujours gangréné par le trafic de drogue avec de nombreux réglements de compte. "Avec des dispositifs fiscaux dont bénéficie ce bâtiment. Par exemple, il n'y a pas de taxe foncière pendant 25 ans pour permettre de rendre ce bâtiment attractif pour des populations qui ne viennent pas du quartier", répond Mathias Nieps. 

Cette volonté de mixité dépasse la ville de Nîmes et s'étend aussi aux autres communes de Nîmes métropole afin de permettre à des communes déficitaires en termes de logements sociaux de rattraper leur retard. Pour cette première résidence, 2,7 millions d'euros ont été déboursés dont 86 % financés par Habitat du Gard soutenus par le Département (140 000 €), Nîmes métropole (110 000 €), l'Anru (94 000 €) et la Région Occitanie (28 000 €). La base de la rénovation urbaine est de reconstruire chaque logement détruit à l'unité.

Ainsi, rien que pour Habitat du Gard, premier bailleur social du département, cela représente 706 logements renouvelés à Nîmes (Pissevin, Valdegour, Mas de Mingue et Chemin-Bas-d'Avignon), 180 ont déjà été démolis pour 157 nouveaux déjà livrés. "Cette résidence c'est le signe que dans ce quartier difficile on peut faire du beau qui soit accueillant. Et réussir la question de la mixité sociale qui fait débat. Vivre dans ce quartier c'est possible !", conclut avec espoir Christian Bastid, vice-président du Département et président de l’Agence départementale de l’habitat et du logement. 

Corentin Corger

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