L’activité de Bastide Médical se divise en deux grandes branches : la mise à disposition d’équipements à domicile pour reconstituer « l’hôpital à domicile » avec 160 points de vente disponibles en France et la prestation de soins à domicile qui représente 57% du chiffre d’affaires : assistance respiratoire, nutrition, perfusion, diabète, stomathérapie ou encore urologie. « Les magasins sont la partie visible de l’iceberg mais représentent une part minoritaire », tient à rappeler Vincent Bastide, PDG du groupe fondé par son père Guy, pharmacien de formation, en 1977. La famille Bastide détient aujourd’hui 55% des parts du groupe.

Le marché des soins de santé à domicile représente neuf milliards d’euros en France. Dans l'Hexagone, qui représente plus de 80°% de l’activité, l’entreprise nîmoise a réalisé un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros sur l’exercice 2022-2023. Au global, le chiffre d’affaires est de 508 M€ soit une augmentation de croissance de 11% par rapport à l’année précédente (468 M€). Le vieillissement de la population, la volonté de vieillir à domicile et la croissance du nombre de personnes dépendantes sont les facteurs qui expliquent la hausse d’activité de Bastide Médical qui ne cesse d’augmenter ces dernières années.

3 750 salariés dans huit pays

« La société se porte bien avec même 43 millions d’euros de bénéfices opérationnels », souligne Vincent Bastide. Pour 2023-2024, le chiffre d’affaires attendu se situe autour de 540 M€. Avec de tels chiffres, la société familiale implantée à Caissargues fait partie des fleurons de l’économie gardoise et combat avec les mastodontes Royal Canin et Perrier (Nestlé Waters). Présent au total dans huit pays, le groupe compte plus de 3 750 salariés dont 600 à l’international et quasiment autant dans le Gard. Ce qui représente une masse salariale annuelle avoisinant les 150 millions d’euros. Par ailleurs, le groupe recrute quotidiennement, actuellement ce sont près de 30 offres d’emplois disponibles dans notre département.

Belgique, Espagne, Suisse, Italie avec l’ouverture de franchises en juin 2024 et particulièrement l’Angleterre sont les pays où Bastide Médical s’est d’abord développé. Outre-manche, le prestataire de soins à domicile est en train de prendre la main et est devenu l’opérateur numéro un dans cinq régions sur onze en remportant des appels d’offre pour une durée de dix ans. Essentiellement sur de l’oxygénothérapie, ce sont entre 50 000 et 60 000 patients qui sont traités chaque année.

Surtout sur l’assistance respiratoire, c’est aux Pays-Bas et au Canada, pour la première fois en dehors de l’Europe, que Bastide gagne des parts. « Le Canada a un système de santé mature et un bon niveau de solvabilité », commente Olivier Jourdanney, directeur général adjoint. L’international représente actuellement 20% du chiffre d’affaires, dans les années à venir l’objectif est d’atteindre les 40%. Pas en s’attaquant à de nouvelles contrées mais en asseyant la notoriété déjà bien installée dans ces sept pays étrangers.

314 millions de dettes boursières

Concernant les remboursements des dispositifs médicaux, Bastide Médical doit faire avec la volonté de l’État d’économiser 150 millions d’euros sur ces dépenses. « On est dans un modèle économique où les prix sont fixés par l’État et ils ne sont pas réappréciés en fonction de l’inflation dont il faut rester prudent », précise le PDG. Le groupe nîmois a la particularité d’être côté en bourse depuis 1997. Au 16 octobre, il représente 159 millions d’euros en capitalisation boursière mais déplore également 314 millions de dettes boursières.

« Le secteur bancaire considère que notre niveau de dette est sous contrôle en alignement avec les autorisations qui nous ont été données mais la bourse à une appréciation différente. Les marchés financiers fuient toutes les sociétés qui ont un niveau de dette important », confie Vincent Bastide qui n’émet pas d’inquiétudes particulières sur cette dette liée aux nombreuses acquisitions d’entreprises.

Le coût de cette dette s’élève à 18 millions d’euros par an contre trois auparavant. « Le groupe est capable de l’absorber », assure le PDG qui a pris la décision de ne pas payer de dividendes cette année. Sponsor maillot des trois principaux clubs de Nîmes (foot, hand et rugby), Bastide Médical a encore faim de victoire et vise les sommets dans sa discipline.