Condamné une première fois, en son absence, à une peine de 15 mois d’emprisonnement pour le vol de matériel informatique dans une boutique de téléphonie de la rue Vincent-Faïta, le 17 mars 2020, le détenu demandait la contestation de son jugement, vendredi 18 février, au tribunal judiciaire de Nîmes.

Bien que les images de vidéosurveillance de la ville le montrent clairement en train de forcer la porte du magasin avec un complice, peu après 3 heures du matin, le quadra jure son innocence. « Je suis parti acheter à boire, et quand je suis revenu, mon acolyte avait déjà ouvert la porte, prétend-il, contre toute logique. Et dès que je suis arrivé, il m’a mis des choses dans les mains. »

Récidive

Le président du tribunal Jérôme Reynes résume son casier judiciaire : « Vous avez été condamné à 20 reprises, il y en a trop pour toutes les reprendre, commence-t-il. Le souci, c’est qu’en fait, vous vous trouviez pour ces faits en état de récidive, ce que n’avait pas retenu votre premier jugement ! »

Dans son box, le détenu grimace. « À cause de tous mes problèmes, je bois cinq litres litres de bière par jour et, avec le Valium, tout se mélange : je ne sais plus ce que je fais », tente-t-il d’amadouer le juge. Son avocat s’engouffre dans la brèche. « Il est pris dans une forme d’engrenage - prison, sortie, alcool - dont il n’arrive pas à sortir. Ce dont il a besoin, c’est une peine aménageable afin de pouvoir mettre en place des soins sur le long terme », assure Alexandre Zwertvaegher. La tentative échoue de bout en bout, le détenu repart en détention pour deux ans ferme au lieu des 15 mois initialement prononcés.

Pierre Havez