NÎMES Coronavirus : le centre-ville forcément impacté
Dans ce contexte d'épidémie de coronavirus, nous sommes allés sonder les commerçants du centre-ville sur l'impact engendré. Et même si ce n'est que le début, les effets se font déjà ressentir, notamment au niveau du tourisme.
Avec seulement six cas recensés à l'heure où nous écrivons ces lignes, on peut dire que le Gard est pour le moment peu touché par l'épidémie du coronavirus. Mais face au matraquage des messages de prévention, une partie de la population limite certains de ses déplacements. Nous avons voulu vérifier si les commerçants du centre-ville de Nîmes ressentaient une baisse de la fréquentation.
Le premier constat c'est que quasiment toutes les pharmacies sont en pénurie de gel hydroalcoolique. Certaines l'affichent sur la porte d'entrée comme celle située près de l'Esplanade. "La cinquantaine de flacons que nous avions reçu lundi sont partis en quelques heures, commente Louis, un des pharmaciens, contraint comme ses collègues de fabriquer lui-même la précieuse lotion : "On a perdu deux jours sur tout le reste pour préparer du gel pour les entreprises, les professionnels et nos clients réguliers."
Au restaurant "Thé o Café", situé rue Régale, il n'y a pas de pénurie de tables. "D'habitude le midi, je refuse du monde, là depuis dix jours ce n'est plus le cas. J'ai entre une dizaine et une vingtaine de clients en moins. Certains me disent carrément qu'ils préfèrent manger au bureau", commente la gérante Jenny.
Des entreprises sont déjà passées au télé-travail et certains salariés préfèrent éviter de manger au milieu de la foule. Place du marché, au restaurant "Le P'tit Nîmois", la patronne des lieux ne semble pas encore ressentir les effets : "Ça ne saurait tarder même si lundi et mardi nous avons bien travaillé."
Du monde, il y en a habituellement rue de l'Aspic, une voie très commerçante de l'Écusson. "Il y a moins de trafic depuis deux semaines et moins de gens viennent spontanément", confie Béatrice, conseillère de vente chez L'Occitanie en Provence. "Cela m'inquiète car plus on va aller dans le temps, moins cela va s'arranger. Les gens ont peur de sortir d'autant plus dans une rue étroite", ajoute-t-elle. Cette dernière précise que certaines personnes tentent leur chance dans sa boutique pour trouver désespérément du gel pour les mains. En ce mercredi ensoleillé, les terrasses étaient néanmoins plutôt bien remplies. Pour le moment, la psychose est loin d'être généralisée.
Une trentaine d'annulations
Le commerce impacté et forcément aussi le tourisme. "La baisse de la fréquentation est sensible. Depuis début mars, on comptabilise une trentaine d'annulations de groupe venus de l'étranger (États-Unis, Malaisie, Hongrie et Angleterre)", déclare Xavier Labaune, directeur de l'office de tourisme. Et les visiteurs appellent quotidiennement à l'accueil pour savoir si certains événements sont annulés comme les Grands jeux romains ou encore la Feria. "La demande reste soutenue pour mai et juin avec notamment des reports de voyage sur cette période", précise tout de même M. Labaune.
Quelques mètres plus loin, les visites s'annulent aussi dans les arènes et l'affluence se fait plus rare. Et puis pour d'autres artisans, la baisse de la fréquentation n'est pas due à cette épidémie. "C'est plus de la faute de la politique de la Ville que du coronavirus. C'est pareil depuis trois ans", lance la gérante de la librairie "La Bulle", située à quelques pas... de l'Hôtel de ville.
Corentin Corger