Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 31.08.2022 - pierre-havez - 2 min  - vu 1058 fois

NÎMES Deux amis d’enfance en prison pour une nuit de vol entre la gare et le périphérique

Le palais de Justice de Nîmes (Photo Yannick Pons) - Yannick Pons

Originaires de région parisienne, Romain, 30 ans, et son copain d’enfance Anthony, 29 ans, se sont récemment installés à Bagnols-sur-Cèze, pour échapper à leur passé et à leurs mauvaises fréquentations. Mais ils ont replongé lors d’une série de vol dans des bureaux, à Nîmes, dans la nuit du 31 janvier au 1er février 2022.

Cette nuit-là, le périple des deux amis débute au Triangle de la gare et s’achève au parc George-Besse, après avoir traversé le périphérique. Romain, 30 ans, est finalement interpellé, son sac à dos rempli d’une imprimante, d’un ordinateur portable, d’un vidéoprojecteur, d’un téléphone, de capsules de café et d’une batterie, subtilisés dans des bureaux d’entreprises dont les portes ont été forcées ou dégradées. « J’attendais le bus pour rentrer à Bagnols, et puis j’ai commencé à vouloir ouvrir des portes pour dormir au chaud dans un bâtiment. Et de fil en aiguille, je me suis retrouvé dans des sociétés…», raconte le petit trentenaire, barbe courte et sweat noir.

« Je cherchais une prise pour brancher mon téléphone… »

Le président fait la moue. « Oui, sauf que vous n’avez pas beaucoup dormi, mais dérobé des objets dans plusieurs entreprises », fait remarquer Jean-Michel Perez. Romain poursuit calmement. « En fait je cherchais un bâtiment avec une prise pour charger mon téléphone, mais j’en n’ai pas trouvé, alors j’ai changé de lieu… », tente de faire croire le prévenu. Le juge lui rappelle le contenu de son sac. « Je ne le nie pas, ensuite j’en ai profité », admet finalement Romain. À ses côtés, son grand complice, vêtu d’un maillot de sport rayé conteste sa participation aux vols. « J’étais présent, mais je n’ai rien volé. Quand il a commencé à faire des conneries, je n’étais pas d’accord », précise Anthony, d’une voix douce.

Les deux amis d’enfance ont pourtant déjà été condamnés, ensemble et à plusieurs reprises pour des vols. « J’ai eu du mal à me construire. Je suis descendu à Bagnols pour repartir à zéro et me stabiliser. Je suis d’accord pour indemniser les victimes, il n’y a pas de souci », se justifie simplement Romain. Malgré ses 21 condamnations, son acolyte tente de faire preuve de bonne volonté. « Moi aussi, je voulais quitter mes fréquentations et me lancer dans la vie en venant à Bagnols, chercher une formation », abonde-t-il.

« Retour à leur point de départ »

Le procureur de la République réclame trois ans d’emprisonnement contre les deux récidivistes. « Ils n’ont fait que ce qu’ils savent faire de mieux, c’est-à-dire voler, sans recul, ni questionnement sur les dégâts qu’ils peuvent commettre, justifie Stéphane Bertrand. Ils ont beau promettre d’avoir changé, ils sont de retour à leur point de départ. Cette accumulation montre que le vol est pour eux un réflexe. »

L’avocate de Romain, Elodie Toniazzo, insiste sur ses difficultés de parcours depuis le décès de son père et sa volonté de s'en sortir. Celle d’Anthony, Isabelle Viremouneix Graffin, demande la relaxe de son client. Mais les deux amis sont finalement condamnés à 18 mois d’emprisonnement, dont 8 mois avec sursis avec maintien en détention. Entre la détention provisoire déjà réalisée et les remises de peine automatiques, ils devraient sortir dans une semaine ou deux. Et pourront solidairement rembourser les victimes.

Pierre Havez

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