NÎMES Disques vinyle : c'est reparti pour 33 tours !
Organisé dimanche 26 mars à la salle des Costières, le 15e Salon du vinyle a attiré la foule des curieux et des collectionneurs. Une quarantaine d'exposants ont déballé leurs marchandises. Objectif Gard est allé y faire un tour...
Ringard les bons vieux disques de grand-papa ? Obsolètes les vieilles galettes ? Sûrement pas si l'on en croit les nombreux visiteurs qui se pressaient dans les allées de la salle contiguë au stade des Costières. À la mi-journée, ils étaient environ deux cent cinquante à avoir passé les portes. Et les jeunes n'étaient pas les moins nombreux à farfouiller dans les bacs.
Après avoir été voué à disparaître après l'invention des CD et autre DVD, le disque fait un retour en force auprès des mélomanes en tous genres. Et pas seulement du côté des nostalgiques du bon vieux crin-crin qui animait les boums des années 60 à grand renfort de slows et de rock... Habitué à la fréquentation de ces salons du disque, le Toulonnais Renan Lamour était venu tenter de dégoter de quoi enrichir sa collection. "Je m'intéresse aux Maxi 45T de funk et aux albums de Hip-Hop", livrait le jeune homme de 25 ans, tout en plongeant une main experte dans les rayonnages. "J'aime la matière. Le son des disques est plus chaud que celui des CD. Les salons permettent aussi de découvrir d'autres styles de musique."
Co-organisateur du rendez-vous, Bruno Trives confirmait le net regain d'intérêt pour les galettes d'antan : "C'est reparti depuis quatre ou cinq ans. Maintenant à la FNAC, il ont remis des rayons disques. Ça revient à la mode ! Ce qui plaît le plus, c'est les Beatles, les Rolling Stones, les Who et Led Zeppelin. Chez les Français, c'est d'abord Johnny Hallyday, puis Gainsbourg, Claude François et Françoise Hardy... En fait, toutes les vedettes des années 60/70".
La mode, Erik Mathieu s'en fout comme de son premier 45 tours. Et n'allez surtout pas lui dire qu'il a jauni, Hallyday ! Sur son stand entièrement dédié à ''l'Idole des jeunes'' s'étalent pas moins de 700 cartes postales, autant de 45 tours et près de 500 albums et compilations. Pour lui, "il n'y a que deux sortes de musique : Johnny Hallyday et tout le reste ! Johnny a traversé toutes les générations." Fidèle du salon nîmois, l'ancien résidant de Sète, a connu les toutes premières éditions : "Au début, dans les années 80, ça se passait dans une petite salle, en ville. Je travaille surtout avec les collectionneurs. Une collection c'est un peu comme un puzzle : il manque toujours une pièce pour le compléter." Et lorsqu'on lui demande s'il possède une rareté, la réplique fuse : "La pièce rare, c'est celle qu'on n'a pas !" Avant d'exhiber, avec un brin de fierté quand même !,
un authentique ''Disque de diamant'' obtenu par le rockeur pour la vente certifiée d'un million d'exemplaires de son album "Sang pour sang". Pour épater le beau-frère et l'accrocher dans son salon, il fallait quand même débourser 750 euros... Mais quand on aime, on ne compte pas !
Un peu plus loin, on croisait Pierre-Louis, un ancien pensionnaire du Conservatoire de guitare classique de Valence (Espagne), venu en voisin de Rodilhan pour accompagner sa maman dans sa quête des disques des idoles des années 70/80. En vedette sur la play-list du jour : Dalida, France Gall, Michel Sardou, mais aussi Chantal Goya -Ça me rappelle quand les enfants étaient petits !-, et Adamo -Pour la chanson ''Vous permettez, Monsieur !- À n'en pas douter, contrairement à ce qu'en disait Simone Signoret, la nostalgie est toujours ce qu'elle était et le bon vieux vinyle est reparti pour un tour. Pas question de céder devant le CD...
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com