Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 18.10.2022 - yannick-pons - 2 min  - vu 394 fois

NÎMES Journée d'hommage national aux combattants de la guerre d'Algérie

Grégoire Pierre-Dessaux salue la porte-drapeau Addolorata de Saint-Gilles (Photo Yannick Pons) - Yannick Pons

Un hommage national aux combattants de la guerre d'Algérie a été rendu au square du 11 novembre 1918 de Nîmes ce matin, comme dans toute la France. Le texte de Patricia Miralles, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, a été lu par Grégoire Pierre-Dessaux, directeur de cabinet de la préfète du Gard.

Voici les principaux extraits du discours : "La guerre d'Algérie a été celle de toute une génération et la France a envoyé presque un million et demi de jeunes gens se battre pour elle en Algérie entre 1954 et 1962. Plus de vingt-trois mille d'entre eux y ont trouvé la mort et plus de soixante-mille ont été blessés, dans un conflit qu'une majorité de l'opinion publique française a très vite désapprouvé. Nos soldats se sont retrouvés au cœur de ces contradictions".

Grégoire Pierre-Dessaux poursuit : "Face à la violence des affrontements sur le sol algérien, à la cruauté des attentats en Algérie comme en métropole, aux questions de plus en plus vives sur la légitimité de cette guerre et de certaines de ses méthodes, l'armée, comme la société française, a été traversée par des déchirements. L'honneur de l'armée française fut que l'immense majorité de ses hommes refusa de violer ses valeurs et ses principes (...) Cela signifie aussi reconnaitre que certains ont pratiqué la torture et les exécutions sommaires, considérant que la fin justifiait les moyens. Ces dérives, chose exceptionnelle, ont même incité des officiers à prendre publiquement position pour condamner ces exactions".

Et de conclure : "Pour les appelés peut-être encore plus que pour les militaires d'active, ce conflit fut un plongeon d'un monde à l'autre. Ils découvraient à la fois l'horreur des attentats et la fraternité d'arme, le saisissement de voir un camarade tomber à leurs côtés pendant un accrochage et la solidarité au bivouac le soir, au fond d'un oued asséché. Il a fallu presque 40 ans pour que le 18 octobre 1999, la France reconnaisse enfin, par une loi, que, par les moyens engagés comme par les risques permanents encourus, ce fut bien à une guerre que participèrent tant de jeunes Français en Algérie (...) Alors que la guerre sévit une nouvelle fois aux portes de l'Europe, le courage de ces hommes nous prouve qu'une société sans forces morales serait condamnée à l'errance à l'heure des choix stratégiques, quand se décide l'avenir des nations."

Yannick Pons

Yannick Pons

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