C’est un projet qui date mais qui ne voit toujours pas le jour pour des raisons diverses. Sous une forme ou sous une autre, cela fait plusieurs mois que la plus grande pharmacie de Nîmes ne peut ouvrir ses portes.

Pourtant, au mois de juillet dernier, les deux associés pharmaciens Bramont et Pellissier croyaient enfin en leur bonne étoile après l’aval de l’Agence Régionale de Santé pour ce projet de plus de 600m² sur une contre-allée du boulevard Allende (périphérique) face à l’enseigne Castorama.

Si cette pharmacie est si grande, c’est parce qu’elle regrouperait au moins deux structures, l’officine de la Cathédrale située Place aux Herbes (transfert impossible sur le boulevard Sergent Triaire) et celle de Cap Costières (fermée) qui faisait suite au transfert de la pharmacie de La Placette. Les deux associés ont en outre la pharmacie de l'Horloge avec une centrale d'achat commune.

Le domaine de la santé publique est cependant un milieu assez rigide, avec un cadre fort et des règles à suivre. Les médecins sont confrontés au fameux numerus clausus pour encore quelques années et les pharmaciens ont aussi leurs lois.

Le monde de la santé change

Les pharmacies ne peuvent pousser comme des champignons, il faut qu’elles soient présentes au plus près des populations comme le dit le code de santé publique. Autre aspect important et très actuel, l’ARS semble vouloir diminuer le nombre de licences de pharmacies de manière significative et la France passerait de 22000 à 18000 officines en quelques années ce qui a pour effet immédiat de multiplier les fusions.

Quand on parle de fusion, on implique au moins un transfert de l’une ou l’autre des parties. A Nîmes, la ville a tendance à éviter de plus en plus le centre, préférant la périphérie. Mais la vie, elle, demeure encore au centre même si les extérieurs sont ces quartiers d'avenir.

En périphérie, là où veut s’implanter cette nouvelle pharmacie, il y a déjà un nombre suffisant d’officines et il n’y aurait pas assez d’habitants. Conformément à l'article 5125-14 du code de santé publique, le transfert se fait à condition que le nombre d'habitants par pharmacie supplémentaire inférieur à 4 500. C’est pour cette raison que le projet de pharmacie à la galerie marchande de Cap Costières n’a pu tenir car en plus de cela, la pharmacie était implantée après l’A9.

Aujourd’hui, c’est une nouvelle annulation qui touche les pharmaciens nîmois mais l’affaire ne s’arrête pas là. Si les deux associés sont en train de faire les travaux car l’ouverture reste possible puisque le Tribunal administratif étudiera le dossier en septembre prochain, la colère gronde en ville. Le Ministère de la santé aurait aussi, tout est au conditionnel car rien n’est encore sûr, évoqué son refus.