NÎMES Le bâtiment de Neurosciences du CHU Carémeau enfin inauguré
Initié en 2008 avant des travaux lancés en 2016 puis arrêtés et finalement repris huit mois plus tard, le bâtiment public-privé de Neurosciences du CHU Carémeau de Nîmes, opérationnel depuis un an et demi, a enfin été inauguré mardi.
"Depuis que l'on a commencé !", fait remarquer Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes mais aussi président du conseil de surveillance du CHU, à son arrivée sur place à Nicolas Best, directeur général de Carémeau. Ce bâtiment de Neurosciences a en effet mis du temps à voir le jour. Initié en 2008, il a été voulu pour regrouper sur un site unique l'activité de neurologie privée et publique de Nîmes pour une meilleure prise en charge du patient. Ainsi, un Groupement de coopération sanitaire (GCS) de moyens avait été constitué en février 2008 entre le CHU de Nîmes et l’Hôpital Privé les Franciscaines. En 2016, les travaux débutent mais doivent s'arrêter à cause notamment d'un problème de sol et la découverte d'un immense pilier.
Le projet est réduit dans un premier temps même annulé à un certain moment. Qualifié de "mort-né" par Nicolas Best, alors directeur général adjoint à l'époque, le bâtiment de Neurosciences a quand même vu le jour, "grâce au soutien sans faille du Professeur Emmanuel De la Coussaye." Le chantier prendra huit mois de retard mais ce nouveau pôle voit le jour et devient opérationnel juste avant le début de la pandémie en mars 2020. Un an et demi plus tard, il était donc grand temps de l'inaugurer.
Un événement particulier qui a débuté de manière originale avec une exposition de photos signée du Docteur Rémi Targhetta qui met en lumière ce nouveau service. Des clichés présentés aux institutionnels et dont certains décorent l'intérieur du bâtiment. Place ensuite à la visite de ce site d'une surface utile de 6 700 m2 réparti sur cinq niveaux pour un coût total de 19 M€, auto financé par l'hôpital nîmois et conçu par le cabinet d’architectes Michel Beauvais Associés.
40 lits et quatre blocs opératoires
Sous la houlette du Professeur Éric Thouvenot, chef du service neurologie, les invités sont amenés au premier étage où se situe l'unité de soins intensifs neuro-vasculaires. Le rez-de-chaussée abrite le plateau de consultation ainsi que 40 lits de neurochirurgie (25 pour l’hôpital privé les Franciscaines, 15 pour le CHU). Des chambres plus confortables quasiment toutes individuelles, certaines peuvent même accueillir un accompagnant. La présence des familles des patients a bien été prise en compte puisqu'un salon leur est réservé.
Au niveau -1, se trouvent les locaux de consultations externes dédiés aux chirurgiens hospitaliers et libéraux ainsi que les quatre blocs opératoires : deux pour Carémeau et deux pour les Franciscaines. Une chirurgie interventionnelle avec de l'imagerie qui permet notamment de procéder aux ablations de tumeurs. "Comme ça, il n'y en a pas dix en France", assure Nicolas Best, au sujet de cet espacé équipé des dernières technologies.
Le niveau -2 du bâtiment va accueillir un plateau d’imagerie en coupe avec un IRM et un scanner qui arriveront en octobre. La dernière zone est réservée au stockage et aux vestiaires des agents. Une inauguration achevée par les prises de parole. "C'est sans doute ma dernière inauguration", a réagi Emmanuel de la Coussaye qui doit bientôt faire valoir son droit à la retraite après avoir présidé la Commission Médicale d’Établissement (CME) pendant dix ans : "Je suis fier d'appartenir au CHU de Nîmes. On avance ensemble avec le CHU de Montpellier et ce n'est que mieux pour les patients." C'est Jean-Paul Fournier qui s'est exprimé en dernier : "Ces nouveaux locaux répondent mieux aux besoins des patients et ceux du personnel soignant. Cela démontre la capacité du CHU à réaliser des investissements importants tout en ayant des finances saines."
"Bon courage pour la quatrième vague"
Cette visite était aussi l'occasion de faire un point sur la hausse des principaux indicateurs d'activité hospitalière concernant la pandémie. Dans le Gard, on compte 69 personnes actuellement hospitalisées dont 7 en réanimation avec un taux d'incidence pour 100 000 habitants de 31 soit une hausse de plus de 150% en une semaine (le taux d'alerte est fixé à 50). Des chiffres en lien avec le variant Delta qui, dans le Gard, occupe un taux de près de 75% sur les derniers cas positifs au coronavirus. "Quand on voit nos voisins des Pyrénées-Orientales qui affichent un taux d'incidence supérieur à 150, il faut être vigilant", confie Claude Rols, délégué départemental de l'ARS. Ce dernier n'a pas dû passer à côté des mots du Professeur De la Coussaye qui a terminé avec un message général : "Bon courage pour la quatrième vague !". Reste à savoir ce que l'avenir nous réserve.
Corentin Corger