NÎMES Le profil inquiétant du « forcené » du Boulevard Daudet
L’homme qui a été interpellé, hier après-midi, vers 17h, par la BAC de Nîmes, alors qu’il menaçait d’ouvrir le feu depuis son appartement du 3e étage, sur le boulevard Alphonse Daudet, s’était déjà fait remarquer pour des faits similaires, l’été dernier.
Le 3 juillet dernier, c’est sa mère qui aurait prévenu la police, alors qu’il s’était une première fois retranché chez lui, disant vouloir tirer sur des passants. Les boutiques alentours avaient dû fermer leur rideau pendant plus de trois heures, jusqu’à l’intervention du Raid. Interpellé, l’homme avait été interné pendant plusieurs mois. Hier, il a lui-même écrit un mail sur la plate-forme de recueil de signalements de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) expliquant cette fois vouloir s’en prendre à des forces de l’ordre. Un nouvel avertissement suffisamment grave pour provoquer l’intervention rapide de la police.
Condamné pour assassinat en 2004
Cet homme de 33 ans, installé dans cet immeuble de l’Écusson depuis plusieurs années, présente en effet un profil inquiétant et « potentiellement dangereux », même si aucune arme n’a encore été retrouvée chez lui. Enchaînant les condamnations et les séjours en hôpital psychiatrique, le trentenaire a notamment été condamné pour assassinat alors qu'il était encore mineur, par le Tribunal pour enfant du Havre, en 2004. « Nous avons dû intervenir 4 fois chez lui en un an et demi car il présente des antécédents violents et des problèmes psychotiques, confirme une source policière, un peu démunie face à cette situation. Il nous envoie régulièrement des messages sur internet, en expliquant s’y connaître en armes à feu et vouloir tirer sur une terrasse pour passer sur BFM, ou en partageant une photo de munitions pour menacer de s’en prendre à des gendarmes ou de faire sauter son immeuble… »
Physique passe-partout
Ses voisins décrivent de leur côté un homme « au physique passe-partout », de taille moyenne et au cheveux châtain. « C'est quelqu’un de très discret, qui ne sortait pas beaucoup de chez lui », indique la mère de sa voisine de palier. « J'éprouve de l'empathie pour lui, car c'est un brave garçon, très gentil et agréable lorsqu’il va bien », selon un autre habitant de l’immeuble, surpris par sa récidive d’hier. Ses parents, qui vivent dans la région, viennent régulièrement lui rendre visite dans son appartement du 3e étage, dont le palier est décoré de plantes vertes et d’orchidées. À l’issue de sa garde à vue, ce matin, et d’une expertise psychiatrique ordonnée par le Parquet de Nîmes, l’homme devrait de nouveau être hospitalisé.
Pierre Havez