NÎMES Le (rare) visage d’une gauche rassemblée
Socialistes et communistes ont fait le déplacement aux voeux du binôme départemental Couvreur-Bastid. Une scène assez rare pour être relevée.
Ce n’est pas tous les jours qu’on les voit rassemblés. Pourtant, quand ils le sont, le résultat est quasi systématique : la gauche gagne ! La formule s’est encore vérifiée aux départementales de 2015. Sur le canton de Nîmes 2, l’élection d’Amal Couvreur, proche du PS, et de Christian Bastid (PCF) a contribué à converser le Département à gauche. Une collectivité qui, soit dit en passant, n’a jamais connu de président de droite… Aussi important que ce rassemblement pouvait être, il n’a pas été facile entre les communistes et l’ex-président du Département, Jean Denat. Un socialiste proche de Manuel Valls, dont la politique gouvernementale est honnie par le PCF.
« A priori, nous aurions pu nous opposer mais nous avons choisi une autre voie pour gagner ! », a martelé M.Bastid. Les deux élus ont rappelé leurs « valeurs communes ». Un « socle » qu’Amal Couvreur, en charge de la Politique de la ville et de la jeunesse, énumère : « la défense du modèle social, des services publics, la lutte contre l’injustice qui passe notamment par le financement du tissu associatif ». Présents dans la foule, Alain Clary et Alain Fabre Pujol ont les yeux qui pétillent… Le communiste et le socialiste ont été les derniers à arracher la mairie à la droite en 95. Face aux discours des élus départementaux, une grande partie des communistes opposent « la politique d’austérité du gouvernement Hollande qui a fragilisé les actions du Département ». Pas faux…
Si elle est opportune, l’union entre les deux formations ne relève pas uniquement du contexte politique. Non, c'est aussi une question d'hommes et de femmes, de leaders et de personnalités. Malgré les volontés, le rassemblement de l'entre-deux-tours des municipales à Nîmes a été un véritable fiasco. Bien que proche de la députée PS Françoise Dumas, Amal Courveur, n’a pas suscité les levées de faucilles et de marteaux des communistes. Issue du milieu associatif, l’écoute et la ténacité de cette assistance sociale a sans doute contribué à cette alliance. Tout comme le caractère tempéré d’un Christian Bastid qui gouverne avec les socialistes depuis 2008.
Enfin, l’union se fait sur un contenu, comme le rappelle si souvent le PCF, et donc, sur des compromis. Au Département, le ménage à trois du PS-PCF-EELV a entraîné certaines concessions (baisse des budgets, hausse du tarif des transports scolaires, réduction du nombre d’agents…). Le quinquennat Hollande actera un tournant dans les relations des gauches. La primaire et la Présidentielle en définiront le sens.
CM