Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 12.03.2020 - anthony-maurin - 4 min  - vu 960 fois

NÎMES "Les Costières doivent rester dans le domaine public", estime la liste "Nîmes citoyenne à Gauche"

Vincent Bouget, Pierre-Édouard Detrez et Christian Bastid remettent la vente du stade à l'ordre du jour des élections.
Pierre-Édouard Detrez, Vincent Bouget et Christian Bastid (Photo Anthony Maurin).

Jean-Paul Fournier et Rani Assaf (Photo OG)

Dans un article paru le 6 juillet 2019 nous vous en parlions déjà. La vente du stade des Costières, qui appartient à la Ville, à Rani Assaf, le président du Nîmes Olympique, était actée. Huit millions d'euros au lieu des cinq estimés par les Domaines pour un projet qu'Assaf avait en tête depuis deux ans. 

30 ans après sa création, le stade est vendu pour être détruit puis reconstruit avec une capacité de 15 100 places assises (contre 18 482 actuellement, 30ème stade français en matière de capacité, NDLR). Le stade connaîtra également un développement commercial avec des boutiques intégrées mais en lien avec la vie du stade uniquement. Pas de concurrence avec les zones commerciales des alentours ou du centre-ville.

Le projet municipal de Halles des sports, qui devrait remplacer la partie associatives du stade, s’élèverait à 15 millions d'euros et serait construite au Mas de Vignolles (ZAC) où serait implantée le stade provisoire.

Le stade des Costières (Photo Anthony Maurin).

À l'époque, la Ville s’était engagée sans consulter le conseil municipal. Pas une très bonne idée pour Christian Bastid, élu de Gauche qui avertissait : " Parler du NO c’est se passionner, se déchirer. Cette vente est un cadeau royal à monsieur Assaf. Le stade avait coûté plus de 38 millions d’euros à l’époque. C’est une promotion faite au président d’un club de foot ! C’est au milieu d’un triangle magique, sur un emplacement qui fait rêver de nombreux aménageurs dignes de ce nom. Le cœur de la ville n’est pas protégé car vous laissez le doute sur le genre des commerces. Nous restons sur nos interrogations. Vous nous demandez de faire un chèque en blanc. "

Il est important de préciser que le chantier de démolition et de construction pendant trois ans devrait faire travailler 1 500 personnes. Le stade provisoire ferait 10 000 places et le coût de fonctionnement du futur stade serait de deux millions d’euros.

"Le maire a fait des erreurs"

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, concluait quant à lui que " économiquement c’est très fort. 230 millions (montant du projet, NDLR) d’euros seront investis en ville. On a réussi, avec monsieur Assaf, à s’entendre sur tout cela. Le contrat est bon. C’est important pour Nîmes, pour son commerce et son économie. "

Période électoral oblige, la liste Nîmes citoyenne à Gauche voulait faire part de son idée sur la question. Pour Vincent Bouget, tête de liste et grand habitué des Costières, cet accord ne passe pas. Les termes aussi bien que la forme. Il a alors interpellé le maire qui, depuis, a déchanté et ne comprend pas la manière dont le président croco traite les supporters de son équipe fanion.

"Le maire a fait voter un compromis de vente sans y mettre des garde-fous. Il disait avoir confiance en Assaf mais les liens qui lient ce dernier à Yvan Lachaud, concurrent du maire, lui permettaient alors de proposer à Assaf un autre terrain. Le maire, désireux d'aller, vite a fait des erreurs ", note Vincent Bouget qui, selon Jean-Paul Founier, n'est pas légitime pour lui poser de telles questions.

Les courriers de Bouget et Fournier (Photo Anthony Maurin).

Pour la liste de Gauche, cette sortie sur les ondes de France Bleue n'était qu'à visée électoraliste. Pour le stade, Vincent Bouget est parti à la rencontre des supporters, des anciens du clubs et confirme que la vente s'est fait au nom de Rani Assaf et non du Nîmes Olympique. " Cet équipement et le quartier qui va avec seront rentable pour Assaf. Le stade pourra cependant contenir moins de spectateurs qu'aujourd'hui et nous craignons pour l'avenir du club. Si encore la mairie avait vendu le stade au NO ça aurait été différent mais là, c'est le prétexte à des opérations immobilières comme ça se fait ailleurs ", ajoute la tête de liste et abonné de la tribune sud.

Opération purement immobilière ?

Huit millions d'euros pour la vente de l'actuel estimé cinq millions par les Domaines. " C'est une fourchette basse car on est plus proches des 15 ", s'insurge Christian Bastid, élu de l'opposition et colistier. " Notre groupe n'a pas participé à ce vote en conseil municipal car nous n'avions aucun élément et même si une commission a été réuni en urgence (il n'a pas pu s'y rendre pour des raisons personnelles, NDLR), pourquoi raser ce stade ? Pourquoi le faire plus petit ? Assaf veut-il un stade privé avec un public BCBG ? Le foot, c'est populaire, ce stade devait rester un domaine public ! "

" À ce prix, c'est très juteux pour Assaf. Dans l'immobilier, le prix des Domaines n'est pas important. Ce qui compte, c'est ce qu'il y a derrière. Aujourd'hui, le Nîmes Olympique est le truc le plus fédérateur à Nîmes et le maire ne parle plus à Assaf ? ", se questionne Vinent Bouget.

Les stade des Costières lors du derby face à Montpellier  (Photo Anthony Maurin / Objectif Gard)

Le compromis doit prendre fin en juin ou juillet prochains. Que faire d'ici là ? La liste ne connaît pas le coût de fonctionnement et d'entretien des Costières. Pour Pierre-Édouard Detrez, autre colistier, " L'entretien a été négligé. On a laissé mourir un équipement public. Ça fait un moment que le stade des Costières n'est réservé qu'au foot. En Pesage est, où je vais avec mes enfants, je suis sidéré par l'accueil et l'état du stade. Il faut au moins étudier la réhabilitation avant de parler de destruction. " Et Vincent Bouget de rajouter qu'en tribune sud, il n'y avait plus d'eau dans les toilettes.

" Il ne faut pas couper le lien du foot populaire à Nîmes. Les associations et les autres clubs doivent revenir. Comment peut-on envisager que les bénévoles du Nîmes Olympique ne peuvent même pas aller voir les matches gratuitement ? C'est pourtant le cas ! On perdu l'âme. On ne tiendra pas. Le NO, c'est une institution ! ", conclut le candidat.

Anthony Maurin

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