Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 27.04.2024 - Corentin Corger - 3 min  - vu 498 fois

NÎMES Les élèves tchèques au lycée Daudet : 100 ans d’histoire

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Le maire a été fait citoyen d'honneur de Prague 

- Photo Corentin Corger

Pour fêter le centenaire de la présence d’élèves tchèques au lycée Daudet, une importante délégation était présente à Nîmes.

On le met peu souvent en avant, mais Nîmes a un lien étroit avec la République Tchèque. Cela est lié à l’historien nîmois Ernest Denis, né en 1849 et spécialiste du monde slave, considéré comme le père fondateur de la Tchécoslovaquie en 1918. Il décède trois ans plus tard. Nées d’une ambition de former une nouvelle élite francophone, les sections tchèques en France ouvrent à Dijon dès 1920. Lors d’une visite dans la cité natale d’Ernest Denis, Josias Paut, alors maire de Nîmes (1919-1925), demande que sa ville accueille aussi des élèves tchèques.

Ce souhait se concrétise à la rentrée 1924 avec la création de la section tchécoslovaque du lycée de garçons Alphonse Daudet de Nîmes. L’aventure était lancée mais les évolutions de l’histoire ont souvent mis entre parenthèse cette collaboration entre l’Europe centrale et l’Ouest. La section a officiellement fermé une première fois en 1939 et les derniers élèves ont passé leur baccalauréat en 1940. Elle a ensuite rouvert ses portes entre 1945 et 1948, puis entre 1966 et 1973. La plus longue période de fonctionnement ininterrompu a commencé après 1990, après la chute du régime communiste, et se poursuit jusqu’à nos jours.

Quatre nouvelles étudiantes chaque année

Désormais, ce sont uniquement des lycéennes qui viennent étudier à Nîmes. Elles sont douze, trois par niveaux, à faire leur Seconde, Première et Terminale dans la capitale gardoise. Elles suivent les mêmes cours que leurs camarades français intégrés dans les différentes classes du lycée et obtiennent ainsi leur baccalauréat français. Une assistante tchèque est présente pour leur donner des cours de la littérature tchèque et les week-ends peuvent être passés dans des familles d’accueil. Le programme est financé par le ministère de l’Éducation tchèque, l'ambassade de France et les collectivités locales. Les familles contribuent aux frais de logement et des repas.

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Une importante délégation tchèque a fait le déplacement  • Photo Corentin Corger

La semaine prochaine, Véronique Gardeur-Bancel, adjointe à l’Éducation, se rend à Prague afin de participer au jury de sélection des quatre prochaines jeunes filles qui viendront à la rentrée à Daudet. Ainsi, pour ce centenaire, le lycée a souhaité marquer le coup en invitant une importante délégation tchèque. Vice-ministre, ambassadeur, maire, professeurs, familles et anciens élèves… en tout plus d’une centaine de personnes a fait le déplacement ce week-end.

Médaille de la Ville et citoyen d’honneur

Une cérémonie officielle a eu lieu en mairie de Nîmes en présence également de Jacques Denis, arrière petit neveu d’Ernest. Pour l’occasion, les drapeaux tchèques et français flottaient ensemble devant l’hôtel de ville et les deux hymnes ont retenti dans la salle du conseil municipal. Après les prises de paroles des représentants tchèques, Jean-Paul Fournier a été fait citoyen d’honneur de la ville de Prague, jumelée à Nîmes, par la maire Terezie Radoměřská. En échange, cette dernière a reçu la médaille de la Ville.

« En octobre 1924, un train arrivant en provenance de Strasbourg amenait les premiers élèves tchèques à Nîmes. Qui aurait pu prédire que 100 ans après, cela marquerait une relation si profonde entre nos deux villes », a réagi le maire de Nîmes. Une amitié entre les deux villes et la volonté que ce partenariat se poursuive. Pour célébrer ses liens avec la République Tchèque, le lycée Daudet a organisé de nombreux événements : spectacles, projections, ateliers, débats, menu tchèque à la cantine et le dévoilement d’une plaque pour graver dans le marbre cet amitié franco-tchèque.

Corentin Corger

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