NÎMES Les enchères montent pour promouvoir l'élevage local
Hier matin, le Mas des agriculteurs a accueilli la deuxième édition du concours bovin de Nîmes avec la présence cette année des ovins. Une vente aux enchères a été organisée, l'occasion pour les bouchers gardois d'acheter une viande qualité élevée sur le territoire.
Après une première édition dédiée exclusivement aux bovins en juillet 2021, ce concours d'élevage de Nîmes a accueilli en 2022 les ovins. Samedi matin, six éleveurs bovins et cinq ovins étaient réunis au Mas des agriculteurs. "On souhaite désormais le faire chaque année, juste avant les fêtes de Pâques", explique Patrick Gravil, président gardois du syndicat bovin. Si cette activité ne vient pas forcément en premier quand on évoque le Gard, 50 000 hectares sont néanmoins dédiés à l'élevage sur notre territoire. Les principaux acteurs sont les manadiers avec les taureaux, mais les boeufs et les agneaux ont aussi leur place dans le département.
Avec ce concours c'est la qualité de l'élevage qui est mise à l'honneur avec des bêtes élevées en plein air. Avant de lever la main, chaque lot a été primé par un jury de professionnels. Place ensuite aux enchères, avec des bouchers en concurrence pour enrôler un produit de qualité. Le prix de départ est à 7,50 €/kg mais à coup de dix centimes, les enchères montent vite. La barre des dix euros est franchie et les prix flambent pour des agneaux couronnés du Grand Prix d'excellence. C'est Chris, le boucher de la boutique du Mas des agriculteurs, qui rafle la mise à 20,5 €/kg.
"On se doit de jouer le jeu avec les éleveurs. On va retrouver ici un agneau exceptionnel préparé spécialement pour ce concours", explique ce professionnel. Au-delà de ce concours, où ce sont vraiment des animaux de grande qualité qui sont mis aux enchères, cet événement a pour but de faire la promotion de l'élevage gardois. Et quand on pose la question aux bouchers, "ce n'est pas forcément plus cher" de se servir à proximité, ce qui semble plutôt logique. Un boeuf ou un agneau élevé dans le Gard qui sera vendu et consommé localement, c'est ça le circuit court.
"Les consommateurs sont sensibles à cette dynamique. Les bouchers gardois n'ont pas attendu la pandémie ou ce genre de concours pour promouvoir l'élevage local", assure Patrick Gravil. Concernant les bovins, des races rustiques sont privilégiées comme la Limousine et l'Aubrac. Seul point noir pour les organisateurs, le syndicat gardois des bouchers n'a pas voulu s'associer à cette opération même si cela n'a pas empêché de voir fuser les propositions pour repartir avec les meilleures bêtes. Ce n'est encore que le début de ce concours qui a envie de s'installer durablement.
Corentin Corger