NÎMES L'institut Emmanuel d'Alzon : 25 ans au service des enfants handicapés
Ce mardi soir, l'Institut Emmanuel d'Alzon a célébré le 25e anniversaire de la première classe Ulis (Unité localisée pour l'inclusion scolaire) plaçant l'établissement comme précurseur à cette époque pour permettre aux enfants handicapés d'être scolarisés en milieu ordinaire.
Près de deux cents personnes étaient réunies ce mardi soir à l'Institut Emmanuel d'Alzon de Nîmes pour célébrer les 25 ans, à quelques mois près, de la première classe dédiée aux enfants souffrant de handicap de type trisomie 21 ou encore de troubles cognitifs et autistiques. Au début des années 1990, il n'était pas encore question de voir des enfants handicapés être scolarisés dans des établissements classiques.
"Des parents espéraient que leurs enfants rencontrent des enfants ordinaires, ce qui était interdit. Il a fallu deux ans de discussion pour surmonter cette barrière infranchissable", se souvient Yvan Lachaud qui a porté le projet malgré les refus notamment de l'inspection académique. La persévérance du directeur de l'établissement depuis 1988 et de quelques parents a payé et la première classe UPI (unité pédagogique d'intégration) devenue Ulis (unité localisée pour l'inclusion scolaire) a ouverte avec six élèves, le 14 novembre 1994.
L'enseignante de l'époque se nommait Éliane Brogliolo a pris la parole non sans émotion en se rappelant cette époque où l'Institut d'Alzon était précurseur dans la scolarisation des enfants différents en milieu ordinaire. Leur place était presque uniquement dans des établissements spécifiques notamment les IME (instituts médico-éducatifs).
D'une classe, la deuxième a vu le jour en 2003 au lycée nîmois et désormais elles sont cinq situées sur les établissements de Nîmes (primaire, collège, lycée) ainsi qu'à Beaucaire et au Grau-du-Roi, depuis 2016. Cinq unités qui accueillent au total une cinquantaine d'élèves. Un défi relevé "qui a profondément changé la vie de notre établissement", assure Yvan Lachaud.
Une prise en charge qui enrichit aussi l'éducation des enfants "ordinaires". "Ça leur apporte un autre regard sur le handicap. Les enfants sont intégrés et il n'y a plus de moqueries. Le handicap n'est pas mis en avant. Ils ont un statut d'élève et portent aussi la blouse. Ce sont des enfants de Dieu comme les autres", commente Laurent Vernettes, directeur de l'antenne primaire à Nîmes.
Une bienveillance qui se prolonge dans la vie active puisque 57 personnes passées par d'Alzon ont signé un contrat de travail grâce à l'implication de différentes entreprises. Car comme le dit Yvan Lachaud concernant l'insertion en milieu professionnel : "Le combat n'est pas fini."
Corentin Corger