Le lángos, issu de la cuisine hongroise, a désormais sa maison à Nîmes. Jusqu'ici, ce petit pain original n'était qu'itinérant, dans un food-truck d'un marché des Côtes-d'Armor ou à la carte de restaurants parmi d'autres spécialités, mais aucun en France à part Mamie Lángos n'avait lancé de point de restauration de ce type. Ici comme le nom l'indique, le lángos est le seul produit commercialisé, en dehors des frites maisons. Au 6 rue Racine à Nîmes, cette spécialité se décline en version salée mais aussi en sucrée. 

À la baguette, on retrouve Diana et Maxime, un couple qui fait la paire. La première, née en Roumanie à la frontière hongroise a rejoint sa famille il y a un peu moins de dix ans à Belle-Île-en-Mer en Bretagne. Son compagnon Maxime, pur produit nîmois, passé par de grandes adresses comme l'Imperator, a fait ses armes également dans la ville de Sligo en Irlande et au Castel Clara de Belle-Île-en-Mer, ville où les deux amoureux se sont rencontrés. C'est en février dernier que Diana décide de poser ses valises dans le sud avec Maxime.

"On voulait quelque chose qu'on ne retrouverait pas ici"

Diana et Maxime avait à la base la même idée en tête : ouvrir un concept de leur côté. C'est ensuite en binôme qu'ils ont lancé les premières investigations, en se mettant d'accord sur une enseigne de restauration rapide avec des produits frais, maisons et locaux, mais pas n'importe laquelle. "On voulait quelque chose qu'on ne retrouverait pas ici", s'exprime Diana. C'est alors qu'ils choisissent le lángos : "On est les seuls en France à proposer un établissement fixe spécialisé dans les lángos", explique Maxime. Pour la petite histoire, il s'agit du premier repas que le jeune homme a mangé lorsqu'il a rencontré sa moitié et sa belle-famille. Une expérience qui l'a étonné et marqué dans le bon sens du terme.

Pour se lancer, le duo a sollicité la grand-mère de Diana, spécialiste de ce petit pain depuis des années. Après un périple en Roumanie il y a quelques mois pour apprendre ses techniques secrètes de famille, Maxime s'est lancé dans l'aventure avec tout d'abord la recette originale, composée d'ail, crème et emmental râpé. Et en tant qu'amoureux de la nourriture et des bons produits, il a décidé d'adapter le lángos avec d'autres ingrédients. Ainsi, on peut en retrouver à l'effiloché de porc, une autre au speck ou encore une nîmoise pour se rattacher à la cité romaine : "Tous les 10-15 jours on propose un lángos qui reste temporairement à la carte. Par exemple pour Noël, on désirerait en faire un à la truite fumée", sourit Maxime. À terme, Diana et Maxime aimeraient intégrer à leur carte des produits hongrois : du vin (tokaj) et de la bière.

Mais qu'est-ce que le lángos ?

Derrière son apparence appétissante, le lángos renferme bien des mystères. Maxime le décrit comme une "pâte levée et frite, composée de farine, crème, lait, levure boulangère, huile et sel". Elle est ensuite étalée à la main puis déposée dans la friteuse. "On ne peut pas la travailler différemment, ce qui fait qu'elles ont toutes une forme différence malgré le même grammage", dévoile Diana. "Vu que c'est frit, ça a la dorure et le moelleux d'un beignet, tout en étant beaucoup plus aéré qu'une foccacia, un pain de mie ou une brioche", ajoute Maxime. Cependant en version sucrée, la pâte a plutôt un goût de chichi sans le côté spongieux. Si la grande majorité des personnes qui passent devant la boutique ne connaissent pas le lángos, la meilleure solution pour se faire une idée : c'est d'y goûter !