NÎMES Méfiez-vous de l’homme au béret...
Cela fait plusieurs fois que la scène se produit et elle est à chaque fois savoureuse. La dernière en date s’est déroulée mardi matin au pied du palais de justice de Nîmes.
Un peu avant 9h, par un ciel dégagé, un homme longe des arènes transpercées par les rayons du soleil avec un enfant à la main. C’est beau. Du Doisneau en couleur. Quand soudain, venant de nulle part, comme tombé du ciel, surgit l’homme au béret. D’un ton déterminé, il demande au père de famille de porter son masque. Aucun effet. Il insiste. Face à lui, l’adulte, rebelle, s’en contrefout et continue son bonhomme de chemin en lançant un pittoresque : « Rentre chez ta mère, clochard ».
Sauf que le clochard en question, notre homme au béret qui flâne autour du tribunal de bonne heure à l’image de la Dame blanche qui hante les routes désertes la nuit, n’est autre que le procureur de la République de Nîmes, Éric Maurel. Connu pour sa fermeté concernant le port du masque, le proc’, récidiviste en la matière, a déjà fait condamner un policier marseillais réfractaire et verbalisé lui-même les lycéens de Daudet il y encore quelques jours. Le papa, lui, semble avoir échappé à l’amende - voire à l’outrage - en se faufilant dans les ruelles nîmoises. Mais qu’on se le dise, vous les têtes en l’air, les masques à terre, ou les reboussiers assumés : aux abords du tribunal, méfiez-vous de l’homme au béret. Il rôde…
Tony Duret