NÎMES / MILHAUD Vers la fin des constructions illicites ?
C’est un sujet qui exaspère les habitants et auquel le Préfet du Gard Didier Lauga et la procureure de la République Laure Beccuau comptent bien s’attaquer. Les constructions illicites, phénomène également appelé la « cabanisation », touchent tout le département du Gard mais principalement la plaine du Vistre entre Nîmes et Milhaud.
« Certaines personnes font n’importe quoi, n’importe où », lâche le Préfet. Un sentiment partagé par de nombreux riverains de ces habitations illicites qui est bien résumé par Richard Tiberino, l’adjoint à la sécurité de la ville de Nîmes : « Les Nîmois ont un sentiment d’injustice. Ils ont construit leur maison en toute légalité, on leur demande de payer des taxes (…) Alors qu’à quelques mètres de là, on ne demande rien à d’autres ». Mais la colère, l’agacement et l’injustice ne sont pas les seules raisons qui ont motivé les services de l’Etat à créer un groupement local de traitement contre la délinquance en urbanisme.
D’une, faut-il le rappeler, on ne s’installe pas où l’on veut, quand on veut. Mais ce qui inquiète les autorités, ce sont les risques évidents de sécurité. « Pour l’instant, on a recensé une quinzaine de cas d’habitations illicites. Certaines sont exposées à des risques d’inondations. D’autres sont situées dans des zones inaccessibles pour les pompiers. Et puis, une construction en entraînant une autre, ça multiplie aussi les risques d’incendie. La loi, c’est aussi la protection des personnes », explique Laure Beccuau.
Alors, tous les trois mois, les membres du nouveau dispositif vont se retrouver et faire un bilan des actions entreprises et à venir. Les services de police et de gendarmerie réaliseront essentiellement les constatations. La DDTM assistera les communes qui ont la possibilité d’attaquer les délinquants pendant dix ans au civil. Enfin, le Parquet de Nîmes a désigné un magistrat référent qui évaluera si le dossier mérite des poursuites pénales (l’action pénale s’éteint au bout de trois ans, NDLR) et une démolition d’office.
Tony Duret