Hier, Franck Proust, président de Nîmes métropole, a annoncé le lancement de sept nouvelles lignes aériennes depuis l'aéroport de Nîmes à partir de mai 2025. Si cette nouvelle semble réjouir beaucoup de voyageurs, certains n'y voient pas d'intérêt à l'image de Valérie Rouverand, conseillère municipale et élue communautaire, présidente de groupe Les Progressistes. 

"Il y a quelques jours encore, Nîmes Métropole annonçait à grand renforts de pages publicitaires l’attribution d’une Marianne d’or en récompense de son « action en faveur du développement durable ». Une action qui se résume à l’implantation de micro-forêts sur le territoire, le reste étant encore à l’état de projets pour 2032. Ceux-là même qui ont attribué ce prix doivent, comme les Nîmois, s’étonner des nouvelles lignes proposées au départ de l’aéroport de Nîmes-Garons et annoncées ce matin dans la presse", dénonce-t-elle d'abord dans un mail adressé aux rédactions locales, cet après-midi. 

"À contre-sens de l’histoire et de ses impératifs écologiques, on vante la création de vols courts courriers à destination de Nice et de Barcelone. Le gain de temps est ridicule surtout en tenant compte des temps d’enregistrement avant un vol. Trois heures en moyenne, alors que Nice et Barcelone, sont plus ou moins à 3h30 de trajet, selon le type de train. L’empreinte carbone pour de si courtes distances est considérable et à elle seule aurait dû alerter les décideurs", poursuit-elle. 

"Le message envoyé, notamment à notre jeunesse, est désastreux"

Avant d'ajouter : "pour mémoire, en termes d’impacts, 1km parcouru en avion = 52km en TGV. Économiquement, sans même intégrer le coût annuel pour le contribuable de l’agglo de ces compagnies largement subventionnées depuis des années, il n’y a aucun intérêt financier pour un voyageur à prendre l’avion. Nîmes-Barcelone c’est en moyenne entre 39€ et 80€ en TGV, entre 75€ et 175€ en avion."

Lors des élections municipales de 2020 à Nîmes, Valérie Rouverand s'était engagée aux côtés d'Yvan Lachaud, ancien président de Nîmes métropole, qui ne souhaitait pas développer le trafic de l'aéroport nîmois. "Il se trouvera toujours de potentiels clients, mais l’irresponsabilité et l’anachronisme de telles lignes auraient dû interpeller et faire reculer. Si la viabilité et l’intérêt de cet aéroport font toujours débat, ce qui ne devrait plus le faire, c’est la nécessité pour une collectivité d’une telle envergure, d’avoir véritablement une politique globale éco-responsable qui ne se contente pas de coups de com. Le message envoyé, notamment à notre jeunesse, est désastreux, il remet encore une fois à leur génération la gestion des désordres climatiques que nous devrions réguler dès aujourd’hui", conclut Valérie Rouverand.