NÎMES OLYMPIQUE Lucas Buades : « Ça a été dur de voir tout s’écrouler »
De la fin de sa formation à la découverte du monde professionnel, Lucas Buades est resté huit ans au Nîmes Olympique. Recruté cet été pour trois saisons par Valenciennes, il retrouve, ce soir à 19h30, son ancien club pour la 3e journée de National. Son départ de Rodez, les relégations des Crocos, l’épisode de Bordeaux, la nomination d’Adil Hermach, sa relation avec Miss Languedoc-Roussillon, le milieu se confie.
Objectif Gard : Après trois saisons, pourquoi avez-vous quitté Rodez ?
Lucas Buades : Il me restait un an de contrat, forcément je me posais des questions. Est-ce que je jouais cette saison à fond et j’étais libre ou alors j’assurais mon avenir. Aujourd’hui beaucoup de joueurs sont sans contrat, avec les droits télés c’est très compliqué. J’ai préféré assurer mes arrières, surtout que Valenciennes est venu avec un projet de jeu qui m’a directement convaincu et des ambitions qui m’ont fait énormément de l’œil. Je retrouve Rémy Boissier. C’est plus qu’un coéquipier, c’est un ami dans la vie de tous les jours donc ça m’a motivé aussi.
C’est vraiment l’offre de Valenciennes qui vous a séduit…
Je n’étais pas du tout dans l’optique de partir de Rodez, je me sentais très bien. La ville était vraiment parfaite, j’avais une proximité avec le public. Une complicité énorme avec le staff. Je ne me voyais pas du tout partir et honorer mon contrat jusqu’à la fin. Valenciennes est venu avec des intentions concrètes me concernant et un projet de remontée en Ligue 2 qui m’a vraiment plu.
Passer de la Ligue 2 au National, cela ne vous a-t-il pas gêné ?
On peut dire que c’est reculer pour mieux sauter. Je sortais de trois bonnes saisons en Ligue 2, l’année dernière j’avais été décisif avec trois buts et six passes décisives. Cela peut questionner ce genre de choix mais Valenciennes est un club historique, c’est une anomalie qu’il se retrouve en National. Être acteur majeur dans leur ambition de remonter était pour moi un projet magnifique.
« Fermer les bouches qui avaient pu me critiquer »
Est-ce que cela n’a pas été trop dur de se séparer de Clément Depres et Antoine Valério, déjà avec vous à Nîmes ?
Pour la première fois, nos chemins se séparent après pas mal d’années. Cela fait un peu mal au cœur, mais c’est pour que chacun soit le mieux dans son projet. Malgré la distance, on est en toujours en contact. On se fait des amis dans le milieu du foot, ça ne disparait pas. Même à la fin de notre carrière, on se retrouvera pour passer un week-end ensemble. On a vécu énormément de choses ensemble, sportivement et humainement. Ces liens-là ne sont pas brisés. Avec Clément, on s’écrit assez souvent, je sais qu’il a marqué le week-end dernier avec son club en Thaïlande, on était tous très contents pour lui.
Pris à partie par un supporter bordelais en juin 2023, vous aviez reçu des insultes et des menaces à mort. Plus d’un an après, quel enseignement tirez-vous de cet épisode ?
Aujourd’hui c’est totalement digéré, je n’en parle même plus, c’est un sujet clos. J’en suis ressorti grandi, j’ai pris conscience de certaines choses. J’ai eu tout le soutien de mes coéquipiers et des dirigeants, ils ont été exceptionnels avec moi. Je ne les en remercierai jamais assez. Tout l’amour des supporters m’a permis d’évoluer en tant qu’être humain. Pour ma famille, ça a été compliqué, mon père a eu peur que ça entache ma carrière sportive. Ça m’a donné beaucoup plus de force au début de saison pour m’armer. Et prouver déjà à ma famille que cet épisode était juste une page noire, que j’allais revenir encore plus fort pour fermer les bouches qui avaient pu me critiquer et montrer ma vraie valeur en tant que joueur et homme.
« J’ai fait ma préparation estivale à Nîmes »
Est-ce que Nîmes Olympique en National c’est aussi une anomalie ?
Oui ! J’ai eu la chance de connaître beaucoup d’émotions avec notamment la montée en Ligue 1. C’est une ville qui respire le football. Le club n’a rien à faire à ce niveau-là. Cela me fait mal au cœur de voir le club qui m’a formé où j’ai vécu huit ans à Nîmes, toute mon adolescence, ainsi qu'énormément d’émotions de le voir descendre à ce niveau. Sachant qu’il y a un potentiel énorme. C’est mon premier club pro, j’ai beaucoup d’affect. Ça a été dur de voir tout s’écrouler en deux saisons après tous les efforts faits les années précédentes pour être à ce niveau-là . Voir ce déclin après tous ces sacrifices, c’est difficile à digérer.
Avez-vous toujours des liens avec des membres du Nîmes Olympique ?
Je suis encore en contact avec Lucas Dias, on était ensemble au centre de formation. Et puis des préparateurs physiques que j’ai côtoyés. Dès que j’ai descend, je les vois à la feria ou on prend un verre. Je reviens souvent, j’ai des attaches ici. Ma compagne habite dans le Gard. Cet été, pendant ma dernière semaine de vacances, j’ai fait ma préparation estivale à Nîmes sur les terrains de la Bastide avec Julien Redon qui était notre prépa au centre. Un retour aux sources où on a tant cravaché.
« Partir sans elle, c’était impossible »
Que pensez-vous de la nomination d’Adil Hermach en tant que coach des Crocos ?
Je l’ai vu en tant que joueur quand j’étais au centre. Je pense que c’est un très bon choix. Peut-être que ces dernières années, il manquait les valeurs nîmoises, de combat et de don de soi pour que le club puisse se maintenir dans les divisions supérieures. Ce choix-là peut être que bénéfique pour la suite du club. Adil souhaite retrouver le Nîmes Olympique qu’il a connu, où on veut voir des Gladiators sur le terrain qui se battent de la première à la dernière minute. Qu’ils mouillent le maillot et qui donnent le maximum pour pouvoir performer.
Vous êtes en couple avec Illana Barry, Miss Languedoc-Roussillon 2020. Va-t-elle vous suivre à Valenciennes ?
Ça a été la première réflexion que l’on a eu ensemble dès que j’ai eu des contacts avec Valenciennes. Pour moi, elle est très importante dans mon quotidien. Partir sans elle, c’était impossible. On en a discuté et sans hésiter, elle a décidé de monter avec moi et j’en suis très heureux. On s’installe ici pour trois ans voire peut-être plus. On sait très bien que le jour où ma carrière sera terminée, on retournera vivre du côté d’Aigues-Mortes.