NÎMES Open Tourisme Lab adapte ses solutions face à la crise sanitaire
Avec cette crise sanitaire, les innovations des start-up de la troisième promotion d'Open Tourisme Lab, l'accélérateur de start-up thématisé tourisme, ont dû être repensées en fonction des nouvelles conditions du marché. Le directeur général, Emmanuel Bobin, fait le point sur la situation.
Pour cette troisième promotion, 15 entreprises ont eu l'opportunité d'intégrer l'Open Tourisme Lab, un outil pour améliorer l’accompagnement des start-up spécialisées dans le tourisme et permettre une meilleure appropriation des innovations par les opérateurs touristiques. En démarrant l'aventure en automne dernier, ces entrepreneurs ne pensaient jamais que leur secteur d'activité allait être tant chamboulé et que les règles allaient changer.
Pour des hommes et des femmes habituées aux nouvelles technologies, le télé travail et la maîtrise des outils numériques n'a pas été une difficulté. Pour l'encadrement d'Open Tourisme Lab, la première étape a été d'observer l'impact sur ces start-up de cet arrêt brutal du business touristique. "Une levée de fonds a permis de se redonner huit à douze mois de trésorerie", souffle Emmanuel Bobin, directeur général d'OTL, qui a sollicité le soutien des partenaires privés et publics.
Dans un deuxième temps, il a fallu repenser chaque concept par rapport aux nouvelles conditions de marché éditées par cette crise sanitaire. "On a demandé aux start-up de changer de cible ou de métier, comme dans l'événementiel où il n'y a plus aucune activité", poursuit Emmanuel Bobin. Ces innovateurs ont donc réajusté leur produit à l'image de "Quicktext". Spécialisée dans le "chatbot", un robot logiciel pouvant dialoguer avec un individu par le biais d'un service de conversations automatisées, cette start-up a notamment repensé cette discussion virtuelle pour mieux répondre aux questions relatives au covid-19.
"Cette crise est pleine d'opportunités"
Un autre exemple, encore plus concret, celui d'Aji Digital qui s'est lancé dans la conception de bornes tactiles à installer sur des sites touristiques où sont disponibles des campagnes d'affichage, des jeux ou encore des visites virtuelles. Avec un virus qui peut se transmettre sur les objets, une borne publique tactile ouverte à tous ne répond pas aux conditions sanitaires actuelles. Alors, en seulement six semaines, Aji Digital a travaillé sur une technologie utilisant la reconnaissance de mouvement et intégré un distributeur de désinfectant à son projet. Une innovation plus que dans l'ère du temps dont les premières commandes sont en cours.
"Au niveau de l'innovation, cette crise est pleine d'opportunités. C'est là où OTL prend tout sens. Les start-up ont repensé leurs solutions avec une réactivité démentielle", commente celui qui dirige ce laboratoire de recherche à la pointe du tourisme. La mission d'une structure comme celle-ci va être d'anticiper et de bien pointer du doigt les nouvelles problématiques du terrain auprès des instituions hôtelières et des collectivités. Notamment la Région Occitanie et surtout Nîmes métropole dont le rôle est aussi de faciliter l'implantation de ces entreprises sur le territoire. Comme "Explor'Games" qui développe des jeux de pistes avec des défis à réaliser et qui souhaiterait disposer de son propre site.
Une adaptation à l'évolution de l'activité qui ne se focalise pas uniquement sur le côté sanitaire. Cette pandémie a réduit drastiquement les possibilités de déplacement. À court terme en tout cas, le tourisme se fera donc à proximité. Responsable d'hébergements touristiques, Happy House contribue à la redynamisation de l’économie locale en orientant, grâce à ces outils, les achats des touristes vers des commerçants locaux partenaires. L'objectif est de proposer un tourisme plus vertueux et bienveillant en impliquant les acteurs locaux. Même si les start-up espèrent déjà commercialiser leur innovation pour cette saison, de manière globale leur regard est déjà tourné vers le premier trimestre de 2021.
Corentin Corger