Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 20.02.2024 - Corentin Corger - 3 min  - vu 1933 fois

NÎMES Pour les taxis, les voies du Trambus ne sont pas impénétrables

taxi tran nîmes

Benjamin Vernier et Jean-Luc Aguera des Taxis Tran

- Photo Corentin Corger

Ils souhaitent que la ville de Nîmes rédige un arrêté municipal et réalisent lundi une opération escargot en centre-ville

Comme l’indique son nom, le TCSP (Transport commun en site propre) utilise des voies réservées qu’il partage seulement avec les piétons, cyclistes et les véhicules de secours. L’arrivée du Trambus et de ses différentes lignes a donc modifié au fil du temps les trajets empruntés par les taxis. Ces derniers regrettent de ne pas avoir accès à certaines voies. Ils ont un accord oral avec la municipalité avec une certaine tolérance de la part de la Police municipale.

Mais un événement récent les a fortement contrariés. « Un collègue s’est fait verbaliser, 90 euros et 4 points perdus, dans l’allée Boissy d’Anglas où il déposait un client. C’est en sens interdit sauf pour les bus et les livraisons mais pas pour les taxis », reproche Jean-Luc Aguera, membre du comité directeur de Taxi Tran, un groupement de 41 taxis à Nîmes. Une amende qui est à l’origine de ce mouvement de protestation que conteste Claude de Girardi, déléguée à la circulation à la ville de Nîmes : « l’amende n’a été que de 22 euros sans aucun point enlevé. Et je tiens à préciser qu’au départ ce sont les taxiteurs qui nous ont demandé de contrôler à Boissy d’Anglas pour éviter que les VTC ne stationnent. Après la Police contrôle tout le monde. »

« C’est plus facile de livrer un colis que déposer un client »

Les taxiteurs souhaitent que la ville de Nîmes entérine l’autorisation de pouvoir circuler sur certaines voies du Trambus comme l’allée Boissy d’Anglas pour accéder aux hôtels devant la gare, la rue de la République dans les deux sens et la rue du Cirque Romain pour rattraper la rue du Mail. « Avec les ouvertures prochaines d’hôtels de luxe rue de la République, on se demande quel sera notre droit de circuler ? », confie Benjamin Vernier, vice-président de Taxi Tran.

Claude de Girardi a repris la gestion du dossier de Nîmes métropole concernant les travaux de lutte contre les inondations 
Claude de Girardi  • Photo Objectif Gard

« On s’inquiète pour l’avenir des commerçants, si les taxis ne peuvent plus desservir le centre-ville », abonde Benjamin qui attend une réponse claire et définitive de la part de la municipalité. « C’est plus facile de livrer un colis que déposer un client », peste Jean-Luc Aguera qui précise que les taxis transportent aussi des personnes en mobilité réduite parfois chez les médecins situés rue de la République. De son côté, l’élue nîmoise fait état de voies des Tram déjà bien utilisées et de quatre rencontres avec les représentants des taxis qui ont déjà permis de donner plus d’accès.

"Si vous rajoutez les taxis là-dedans d’autres vont vouloir passer"

« On a fait des avancées en les autorisant à passer sur le boulevard des Arènes et à passer sur certaines lignes du T1 comme sur le boulevard Amiral Courbet. On a remis tous les arrêtés municipaux en ordre », explique Claude de Girardi. Mais comme indiqué plus haut cela ne suffit pas pour les taxis qui constatent un coût du trajet quatre euros plus cher pour le client avec le tracé actuel pour effectuer par exemple une course entre la gare et Vatel.

Concernant la place Montcalm, rue de la République, la déléguée à la circulation explique le point de blocage : « il y a un tel trafic de bus aujourd’hui que c’est pénalisant de faire passer les taxis à cet endroit. Idéalement, il ne faudrait pas plus d’un véhicule à toutes les trois minutes sur ce tronçon, on est à un passage d’un véhicule toutes les minutes. Si vous rajoutez les taxis là-dedans d’autres vont vouloir passer, c’est compliqué de leur dire oui. Avec l’arrivée d’un nouveau délégataire à qui on demande de respecter des horaires, ce n’est pas le moment d’avoir des signes contraires. »

Pour conclure, Claude de Girardi se dit prête à travailler avec les taxis à une solution lorsque les travaux du Palais des Congrès et des différents hôtels seront terminés. En attendant, ce lundi 26 février, les 46 taxis nîmois et ceux de l’agglomération nîmoise ont prévu de participer à une opération escargot. Le départ aura lieu à 7 heures devant la gare de Nîmes avant un tour des boulevards qui devrait durer 45 minutes puis un blocage des voies que les taxiteurs aimeraient emprunter sans risquer d’être sanctionné. Une action qui devrait aussi perturber la circulation des Tram.

Corentin Corger

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