NÎMES Prép'Avenir, une association comme il en faudrait dix
Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard, accompagnée de Yasmine Fontaine, déléguée de la préfète pour les quartiers Nîmes-Est, s'est rendue dans les locaux de l’association Prep’Avenir pour rencontrer les responsables de cette association.
Il faudrait une dizaine d'associations du style pour que Nîmes aille mieux. Mais, pour une telle association, il faut une cheville ouvrière. Ou plutôt, des chevilles ouvrières. En réalité, il faut surtout l'envie d'aider son prochain et de le mettre sur les bons rails, comme la patronne, Mokhtaria Boujjouf. Depuis la création de l'association en 2017, elle est la ligne directrice du chemin emprunté par les 140 adhérents et les dizaines de bénévoles qui viennent en aide à Prép'Avenir au 42 de l'avenue du Général Leclerc à Nîmes.
La web-tv Num'Anim, récemment créée, est là pour donner du liant, offrir du lien social entre les générations car les jeunes, rivés sur leurs écrans, ne parlent plus à leurs aînés. Ainsi, les liens entre les générations se distendent et les uns ne connaissent plus les autres. Voilà une bonne idée pour tisser de nouvelles perspectives.
Mais l'association ne fait pas que ça... Des séances de sophrologie y sont aussi organisées. "Les gens du quartier ont peu l'habitude d'aller dans ce genre de cours, mais nous ressentons le besoins de les rassembler depuis la série de confinements. Nous travaillons sur la concentration, sur le corps et nous finissons la séance par une histoire ou un jeu de société", note la sophrologue. Les séances durent une heure et sont à destination des 6-8 ans accompagnés de leurs parents.
"Il faut que les parents observent leurs enfants, c'est positif. C'est notre première année, la troisième séance et habituellement nous sommes à la Maison des associations. L'essentiel est que les parents puissent prendre le temps de se poser, de regarder le comportement de leurs enfants car la vie d'aujourd'hui ressemble à une course effrénée, on ne prend plus le temps de regarder ses enfants", poursuit la sophrologue.
Des ateliers socio-linguistes sont aussi de la partie. L'association fait beaucoup de choses. Les participants à ces ateliers sont âgés d'une vingtaine d'années, la plus âgée a 83 ans. Ils apprennent les rudiments de la langue, deviennent autonomes dans la vie quotidienne, comprennent les valeurs de la République, les valeurs sociétales et la culture française. Mais il n'y a pas que ça dans la vie, l'esprit c'est bien, mais il faut aussi s'occuper de son corps.
Les publics empêchés n'ont pas toujours l'occasion de le faire. Certaines femmes plus encore. Pour la coach sportive Zoubida : "J'aime que ces femmes, qui se sont toujours occupées de leurs parents, de leur mari, de leurs enfants et maintenant de leurs petits-enfants, puissent enfin se découvrir et découvrir leur corps. Elles doivent apprendre à l'aimer et je peux vous dire que je les fais suer ! Ces femmes se sont oubliées, il est parfois bon d'être un peu égoïste." Une des participantes avoue avoir perdue mais repris dix kilos. Et la préfète de plaisanter et de faire sourire l'assemblée : "C'est aussi pour ça qu'on ne fait pas assez de sport..."
Un peu d'art-thérapie aussi. Des cours qui ont pris une autre dimension quand ils ont abordé la place de la femme, les relations mère-fille, quand ils ont traité de la vie des femmes afghanes... Mais l'association accompagne celles et ceux qui s'y présentent pour, parfois, les accompagner dans certaines démarches administratives. François Courdil, adjoint à Nîmes délégué à la politique de la ville et aux centres sociaux le sait bien : "La numérisation ne fait pas tout, les gens ont besoin d'humain, de contact et nous allons développer cela."
"Apprends-moi et admires-moi", une action de soutien à la parentalité est également mise en place dans le cadre du dispositif "Quartiers d’été". Des milliers d'heures de cours, des centaines d'ateliers, des dizaines de sorties plus ou moins éducatives et des actions toujours plus pertinentes. Cette association bouge et bouge bien.