NÎMES Rassemblement et appel à la manifestation : les syndicats des enseignants haussent le ton
Les différents syndicats du personnel de l’Éducation nationale se sont concertés pour adresser un front uni, face à la réforme de l’Éducation nationale en passe d’être adoptée par le Gouvernement, au cours d’une conférence de presse organisée ce mercredi 31 mai, avant un rassemblement devant les locaux de la DSDEN du Gard, sur les hauteurs de Nîmes.
« Y a-t-il une vision de l’École ? C’est une question… » Les représentants des syndicats de l’Éducation nationale se sont rassemblés ce mercredi, d’abord pour tenir une conférence de presse, puis pour protester sous les fenêtres des bureaux de l’inspection académique du Gard, en milieu de journée. Tous dénoncent la nouvelle réforme dite du « Pacte enseignant », qui démontre « le mépris du Gouvernement » pour le travail des enseignants, et qui ne règle pas les problèmes de fond comme le remplacement des professeurs absents pour une longue période. Ils lancent donc un appel à la grève pour le mardi 6 juin, date de la prochaine journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites.
Cette nouvelle réforme, d’abord refusé par les représentants du corps enseignant lorsque le gouvernement les a consultés il y a quelques mois, a finalement été adoptée par le biais de l’article 49.3. Il s’agit là « d'une nouvelle provocation » pour les syndicats. Dénonçant le décalage entre les textes de loi et la réalité, ils expriment leur incompréhension et leur mécontentement face à la décision du Gouvernement de proposer une « formule ‘travailler plus pour gagner plus’, sans prendre en compte l’augmentation de la charge des enseignants et l’épuisement professionnel ».
« On donne l’impression à l’opinion qu’on ne travaille pas »
« Le mensonge autour du temps de travail des enseignants » est, pour eux, un problème majeur. Les contrats des enseignants parlent généralement de « 18h de travail ‘devant élèves’ », ce qui a pour conséquences d’invisibiliser tout le travail effectué en dehors des heures de présence en cours. Les représentants l’affirment : « Le temps de travail hebdomadaire estimé, y compris pendant une semaine des petites vacances, est de 43 heures. Estimé par l’administration elle-même, pas par des organisations syndicales ! » Ainsi, le « sentiment de mépris » du Gouvernement a été évoqué à de nombreuses reprises.
Et à cela s’ajoute un sentiment d’avoir été dupé, car ils expliquent : « Il n’y a pas eu d’augmentation de salaires, sauf les 3,5 % d’indice pour tous les fonctionnaires qu’il y a eu à l’été 2022. Et ça ne correspond pas du tout, d’une part à l’inflation galopante qui est autour de 7 %, et en plus il y avait une promesse de ce Gouvernement d’augmenter les salaires des enseignants, qui sont les plus bas des pays de l’OCDE, à PIB égal. Une promesse de revalorisation de 10 % sans contrepartie de la part du président Macron, et cette promesse est bafouée entièrement. »