L'INTERVIEW Jean-Charles Bénézet : "Un troisième mandat pour le bien de Saint-Christol, ça se fait"

Maire de la deuxième commune d'Alès Agglo depuis 2014, Jean-Charles Bénézet compte bien poursuivre la belle dynamique de sa commune. Un œil porté sur la vie quotidienne des Saint-Christolens, l'autre sur la zone des Prés verts, avec le projet de contournement et le Centre de secours de Bagard toujours en tête, l'élu ne manque pas de projets à concrétiser.
Objectif Gard : Depuis 2014, Saint-Christol se développe doucement mais sûrement, sans faire de vague, un peu à votre image. Est-ce une volonté de votre part d'être discret ?
Jean-Charles Bénézet : Je suis toujours dans la logique de mettre les actions avant les paroles. Les gens attendent des actions, pas des interviews. Il faut en faire bien sûr, mais je ne cours pas après. Mon emploi du temps est chargé mais j’y trouve mon compte, un équilibre. Entre mon poste d’enseignant à l’I.M.T. d’Alès, l’Agglo, le Département et la mairie, ça fait des longues journées. Mon agenda a plusieurs couleurs différentes, j’arrive à m’y retrouver.

Ce qui n'est pas discret en revanche, c'est l'ensemble des chantiers menés actuellement dans la ville...
C’est une nécessité, les réseaux étaient vieillissants et présentaient des fuites. On réduit celles-ci avec la nouvelle fonte installée. La maitrise d’ouvrage appartient à Alès Agglo à travers la REAAL (Régie des eaux de l'agglomération alésienne). Il reste encore des raccordements sur plus d’un kilomètre le long de la D6110, avec le changement des canalisations principales. Les gens ont pris le réflexe de passer par les voies secondaires, ce qui y complique la circulation.
Cela prêche pour votre paroisse, à savoir le projet de contournement auquel vous tenez tant…
Puisque vous me tendez la perche, ça montre en effet sa pertinence. L’axe est emprunté par plus de 20 000 véhicules par jour, le rond-point de la Pyramide est même le lieu le plus pollué de l’Agglo.

Le projet est en trois tronçons. Le principal va du rond-point du lycée Prévert, qui a d’ailleurs été pensé pour accueillir le contournement, jusqu’au rond-point de la Luquette (en contre-bas de la descente). Un autre tronçon va de Lafont à la cave coopérative et le dernier de la route d’Anduze à la route de Montpellier. Rien que le tronçon Lafont-route d’Anduze diviserait pas deux la circulation dans le centre-ville, sans compter les camions. La route d’Anduze redeviendrait une route secondaire, sereinement empruntée des vélos. Cela permettrait aussi de retrouver une qualité de vie à Saint-Christol, agrandir les terrasses, mettre du stationnement et des espaces verts… Tout est imbriqué. Les segments imaginés depuis plus de 60 ans sont inconstructibles de toute manière.

La maitrise d’ouvrage est aussi d’Alès Agglo, cela démontre l’intérêt collectif. L’enquête publique quatre saisons menée en 2021 a donné des avis favorables, sur l’intérêt général, l’impact environnemental et l’aspect départemental. Des recours déposés par un collectif de riverains bloquent jusqu’ici le projet, alors qu’ils sont au courant depuis longtemps. C’est, à mon sens, malhonnête de leur part. Sous des prétextes environnementaux, ils défendent leur intérêt personnel. Cela repousse les échéances, d’autant plus que le temps administratif est long.
En parlant de travaux du côté du lycée Prévert, les travaux de la zone des Prés verts ont débuté, à quoi va ressembler ce projet ?
C’est un projet d’ampleur, qui ne vient pas tous les jours sur une commune comme la nôtre. La zone est prévue pour être commerciale depuis le PLU de 2009. Ce ne sera pas un centre commercial, mais plutôt plusieurs commerces les uns à côté des autres, comme des salons de coiffure et des opticiens. Sur la partie basse, il y aura plusieurs bâtiments, dont une station de lavage, et un bassin de rétention. On a prévu de faire du déplacement piéton du rond-point Prévert à l’entrée de ville. Une fois la chaussée rénovée, on embrayera sur ce projet pour permettre aux lycéens de faire l’aller-retour à pied dès début 2026.
Un des bâtiments prévu est un Burger King. Ça va certainement attirer les lycéens, mais peut-être causer des problèmes de malnutrition…
Premièrement, aucune loi interdit à un restaurant de se placer à proximité d’un lycée. Ensuite, au prix des menus, je n’imagine pas beaucoup d'élèves s’y rendre. La restauration du lycée est très bonne et à un prix modique, bien au-dessous des 10 euros des menus de fast-food aujourd’hui. Il n’y a pas de contradictions entre les deux, il y aura peut-être quelques lycéens, mais surtout des gens de passage direction Alès qui y mangeront. Le Plan alimentaire territorial d’Alès Agglo met en avant plein d’actions dans ce secteur. Nous proposons déjà le tri sélectif, des repas bio et une grille tarifaire basse, mais on pourra même en mettre davantage en place. Il y avait deux snacks à l’époque, ça ne posait pas de problème, personne ne disait rien sur la malbouffe. Est-ce que c’était mieux ? Non.
Pour revenir sur le volet mobilités, qui est d’ailleurs votre délégation à l’Agglo, avez-vous d’autres projets en tête ?
Au-delà du contournement, on travaille sur des pistes cyclables, dont une de Saint-Julien-les-Rosiers à l’entrée d’Alès. Le foncier est déjà disponible, on est juste bloqués par des contraintes administratives. Quatre autres tronçons sont prévus dans l’Agglo, en particulier pour les lycéens.
Concernant l’Agglo, son président, Christophe Rivenq, vient juste de devenir maire d’Alès, que pensez-vous de la situation ?
On est bien contents de la tournure des évènements sur le bassin alésien, cela fait l’unanimité, malgré les étiquettes différentes. Il a fait ses preuves, avec du travail caché ou apparent depuis une trentaine d'années. Maintenant, il est sous le feu des projecteurs. Être numéro 1, ça change tout, ça ne s'improvise pas.

Certaines personnes s’inquiètent de le voir cumuler les fonctions de maire et président d’agglomération, quel est votre regard sur le sujet ?
Cela a du bon et du moins bon. Il faut gérer l'agglo intelligemment, ne pas tout attribuer à la ville-centre. Chaque commune a sa spécificité et son rôle. Le modèle fonctionne bien depuis la création en 2000. Il y a, à la fois, une chance et une volonté que les choses se passent bien en dépassant les différentes étiquettes politiques, c'est le modèle alésien.
Pour revenir à Saint-Christol, votre premier adjoint, Henri Francès, a récemment démissionné. Pouvez-vous nous éclairer sur les raisons de cette séparation ?
Il était avec moi depuis 2014, donc on ne peut pas parler d’un désaccord de longue date. Sinon il ne serait pas resté à mes côtés aussi longtemps. Ça a été son choix, il m’a simplement parlé d’un manque d’environnement. J’ai d’autres interprétations… À un moment, il y a une seule personne décisionnaire, c’est le maire, c’est ce qui a dû le chagriner. J’ai fait en sorte d’assurer la continuité en répartissant sa délégation environnement à d’autres élus.

Justement, qu'est-il prévu sur le volet environnemental ?
Le Plan alimentaire territorial est primordial, on est en avance sur le sujet à travers l’agglo. Sur Saint-Christol, on impose systématiquement un programme de plantations pour chaque projet d’ampleur. On réfléchit au nombre, aux variétés, la nécessité en eau, etc. Cela nous permet aussi de maintenir nos deux fleurs et le label “Engagé pour le végétal”. Ce sera le cas pour la prochaine construction de logements devant le rond-point de la Pyramide.
Quel est ce projet ?
Il y aura deux bâtiments, chacun contenant 19 logements sociaux. On a imposé que l’un des deux soit destiné aux seniors, nous en avons besoin pour tous ceux qui veulent rester mais ne peuvent plus habiter dans leur grande maison de toujours. Nous ne sommes pour l’instant qu’à 12,4 % de logements sociaux, assez loin des 20 % nécessaires pour éviter la taxe de l’État. Mais nous étions à 8 % quand je suis arrivé en 2014. On travaille intelligemment pour atteindre ce nombre, ce n’est pas une fin en soit d’y parvenir, sinon on signerait n’importe quoi, n’importe comment. On le fait petit à petit et un jour on y arrivera.
Que peut-on atteindre du programme culturel saint-christolen printanier et estival d’habitude toujours animé ?
Saint-Christol est connu pour le dynamisme de ses associations et événements. Il y a toujours quelque chose, un vernissage, un concert, un carnaval, un concours de danse, etc. J’essaye d’aller partout, j’en tire la langue ! Mais je le dis à mon conseil municipal : c’est pour cela qu’on est élus. Il n’y a pas de limite sur les idées, à part si le calendrier, la logistique, le stationnement ou le budget ne le permettent pas bien sûr. Promouvoir la culture et le sport pour tous, c’est la vocation des élus et le sens du service public selon moi.

On va mettre le paquet ce 8 mai pour les 80 ans de la Libération. Le programme des Festiv'été sera dévoilé en juin avec les incontournables du 14 juillet, de fin août, la fête de la bière, etc. On a encore les moyens de proposer des évènements gratuits, alors on en profite.
Avez-vous des nouvelles de l’enquête sur l’incendie de l’huilerie Benoit ?
Il n’y a rien à cacher ou d’exceptionnel, l’enquête a simplement conclu un problème accidentel électrique. Il y a juste eu, une nouvelle fois, un long temps administratif. Le propriétaire a tout rasé et nous avons dû, avec les services de la sous-préfecture, nettoyer le réseau pluvial contaminé par les huiles brûlées. Heureusement, cela restait une huile alimentaire et non de type moteur, benzène ou autre, même s’il y avait bien sûr des risques. Je ne sais pas encore pleinement ce qui est prévu, une reconstruction ou non. L’activité continue en tout cas.
Est-il prévu de renforcer le système de vidéoprotection de la ville ?
Pas dans l’immédiat. Nous avons commencé lors du premier mandat avec une dizaine de sites surveillés et avons renforcé lors du second. La stratégie a d’abord été de couvrir le cœur de ville et ses commerces, puis de s’éloigner, par exemple au parking du Rouret où il y avait quelques problèmes. Il y a une réelle demande et un apport dans le cadre d’enquêtes. Pourquoi pas en rajouter à l’avenir ?

Vous avez travaillé sur le Centre de secours de Bagard en tant que conseiller départemental avec Léa Boyer, où en est le projet ?
Cela faisait en effet partie de mes gros projets au niveau départemental, avec le contournement. Lorsque j’avais candidaté aux cantonales, je m’étais porté volontaire pour siéger au conseil d’administration du SDIS, ce n’était pas un hasard. On est arrivés à faciliter le projet, avec l’achat du terrain par Alès Agglo, puis une rétrocession gratuite au département pour construire la caserne. L’architecte a été retenu, on vise début 2027. Il y aura la caserne, une Unité territoriale du département, une extension de la Zone d’activités de Bagard, cela avance bien.

Assisterez-vous à son inauguration seulement en tant que conseiller départemental, ou aussi en tant que maire de Saint-Christol-lèz-Alès ? En d’autres termes, comptez-vous vous représenter aux municipales de 2026 ?
Je ne vais pas faire le malin à le cacher. Quand je parle du développement de Saint-Christol, j’ai envie d’aller plus loin. Quand je me suis présenté en 2014, je désignais Saint-Christol comme “La belle endormie”, j’ai tout fait pour qu’elle soit toujours aussi belle mais ne soit plus endormie. Alors je me dis qu'un petit troisième mandat pour le bien de Saint-Christol, ça se fait. J’ai beaucoup plus hésité qu’en 2020, ce n’était pas si évident. il faut tenir six ans quand même, il faut l’avoir en tête. Tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne rend pas compte. On a tout le temps des bâtons dans les roues, les longueurs administratives, ça gonfle. On travaille à aggrandir le cimetière, ce n’est pas passionnant certes, mais c’est nécessaire. Avant je disais ‘finir l’extension’, aujourd’hui je dis ‘avancer sur l’extension’… On se dit parfois : Pourquoi on s’embête ?’, c’est démoralisant à force. Mais c’est tellement passionnant !
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