NÎMES Vives réactions après l'abattage des arbres dans le centre-ville
Après l'abattage des arbres au Square de la Bouquerie et à la Place Saint-Charles initié par l'Agglo de Nîmes à la demande de la mairie de Nîmes, les réactions pleuvent. Florilèges.
Sylvette Fayet - François Séguy - Christian Bastid- Janie Arnéguy, élus du Front de Gauche : "Grande stupeur, émotion, et incompréhension ce mercredi, des Nîmoises et des Nîmois devant la désolation qu'offrent la Place Saint Charles et le Square de la Bouquerie. (...) Les travaux du TCSP sont terminés depuis le 3/12/2016, inaugurés ce jour-là, mais l'abattage continue. De nombreuses questions se posent : pourquoi avoir réalisé les travaux de la Place Saint Charles en fonction de ces arbres, surélévation de la Place, aménagements en bois exotique autour de chacun des 8, alors que ces pins devaient être abattus? Quelle somme d'argent public dépensée pour rien? Les Nîmoises et les Nîmois devront payer encore une fois... Et les marronniers du Square de la Bouquerie, pourquoi ont ils été laissés durant des mois, toutes racines dehors, sur des mottes de terre dépassant le sol de plusieurs dizaines de centimètres? De qui se moque t'on? Qui décide? Car des rapports existent qui prouvent les conséquences dramatiques pour tous NOS arbres, des travaux du TCSP et pourtant, des associations, des Comités de quartiers, nous- élus du Front de Gauche- ont écrit, demandé des explications, des expertises, des preuves.. mais aucune réponse. (...) nous exigeons le respect de la Charte de l'arbre en ville, signée en 1989 et complétée en décembre 2016, nous dénonçons le gaspillage de l'argent public."
Françoise Dumas, Députée du Gard : "Avec stupeur, nous avons appris l'abattage des arbres place Saint-Charles, et du square de la Bouquerie dans le centre ville de Nîmes, malgré les demandes d'informations formulées par les associations mobilisées. L'absence de concertation autour de cette décision soulève de vives interrogations quant à la qualité de notre démocratie locale. Il est également essentiel d'envisager l'aménagement de notre centre-ville en prenant en compte la question environnementale pour éviter des espaces trop minéraux qui nuisent à l'attractivité du centre ville. Au fil des politiques d'urbanisme, la ville de Nîmes a procédé, en périphérie garrigue à outrance puis en centre ville, à la destruction de tout ce qui fait depuis des siècles le charme et l'art de vivre d'une des plus belles villes du sud, c'est à dire ses espaces boisés avec des arbres centenaires".
Catherine Bernié-Boissard, Conseillère municipale : "La Ville de Nîmes et Nîmes Métropole se renvoient mutuellement la responsabilité du scandaleux abattage des arbres de la place Saint-Charles et du square de la Bouquerie. Or, à la demande de l’association ARBRES j’étais intervenue dès 5 février 2016 auprès du président de Nîmes Métropole pour lui signaler les manquements à la protection des arbres sur le chantier d’extension du TCSP. En réponse, M. Lachaud m’avait adressé le document de procédure des travaux ainsi que l’expertise établie par le cabinet Aäpa Ingénierie végétale, sur 1094 arbres des boulevards et des places. Ce rapport montre que 50% des arbres ne présentent aucun risque. Sur le reste, seuls 7 abattages sont proposés. Ni les pins de la place St Charles, ni les marronniers de la Bouquerie ne sont concernés. Ce sont donc les travaux d’extension du TCSP qui sont à l’origine de la déstabilisation avancée par la Ville pour justifier l’abattage. On peut s’interroger sur le manque de vigilance de la mairie quant à l’exécution des travaux sur son territoire et sur le respect par Nîmes Métropole des règles inscrites dans la charte de l’arbre urbain. Les deux collectivités sont à l’origine de ce gâchis environnemental".
Christophe Cavard, Député du Gard : "Pourquoi la ville de Nîmes s’attaque t-elle à ses arbres ? J’ai découvert avec stupeur que la ville de Nîmes avait fait procéder, au petit matin, à l’abattage des arbres de la place Saint-Charles et du square de la Bouquerie. Cet abattage d’arbres centenaires – dont l’essentiel d’entre eux étaient sains – effectué dans la nuit, sans concertation avec les habitants et les associations, ne manque pas d’interroger. Interrogations d’abord sur la capacité de la Ville à assumer ses choix. Si les arbres étaient malades, ce qui semble être la justification avancée, alors pourquoi les abattre en catimini, provoquant ainsi l’émoi des riverains ? Interrogations ensuite sur la logique de cette opération. Pourquoi abattre des arbres centenaires, des essences méditerranéennes, pour les remplacer par de jeunes arbres « exotiques » ? Pourquoi n’avoir pas pensé l’aménagement urbain de façon à conserver ces essences méditerranéennes. Ce n’est pas seulement une question de style, d’identité de la ville. C’est une question de logique urbaine, de bonne gestion, et de respect de ce patrimoine essentiel qu’est le patrimoine végétal. À rebours des politiques urbaines les plus efficaces, qui cherchent à reverdir les centres urbains, et à permettre aux habitants de s’approprier les aménagements, la Ville de Nîmes minéralise et tronçonne."
Yvan Lachaud, Président de Nîmes Métropole : "Je ne tiens pas du tout à rentrer dans une quelconque polémique. Je veux juste me réjouir en constatant que ces travaux d’abattage se sont déroulés dans les meilleures conditions. Les services de police et les entreprises ont œuvré de manière exemplaire. Je tiens à rappeler que c’est à la demande de la Ville que nous avons abattu ces arbres dans le cadre d’une délégation de maîtrise d’ouvrage pour les travaux d’extension du réseau autour de l’Ecusson. Nous avons attendu patiemment les arrêtés municipaux et dès réception nous avons engagé la procédure d’abattage. Nul ne peut transiger avec la sécurité de nos concitoyens et des usagers de la voirie. A mon sens, tout est réglé et tout s’est bien passé. Circulez donc. Y’a rien à voir !"
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