Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 29.08.2020 - anthony-maurin - 5 min  - vu 12819 fois

NÎMES Zoé Félix, la joie d'en vivre

L'actrice est actuellement à Nîmes dans le cadre du festival "Un réalisateur dans la ville".
Zoé Félix (Photo Anthony Maurin).

Prénom et nom signifient pour l'actrice française née à Paris qu'elle aura une vie heureuse. Pour l'instant c'est le cas et sa bonne étoile vient la faire briller jusqu'aux Jardins de la Fontaine où elle participe au festival Un Réalisateur dans la ville dont Marc Esposito est l'invité d'honneur. Interview.

De quoi voulez-vous parler ?

Je suis en train de finir l'écriture de mon premier long-métrage. J'aimerais le réaliser parce que j'ai vraiment des choses à dire... Des choses intimes, qui touchent au couple et à cette relation à deux. Ça parlera d'emprise amoureuse et je le co-écris depuis deux ans et j'essayais de monter le projet quand cette histoire de covid-19 est arrivée et est venue tout retarder !

Connaissiez-vous Nîmes ?

C'est la première fois que je passe du temps à Nîmes. J'y suis passée il y a quelques années pour aller dans les Cévennes, chez Benjamin Paulin (NDLR, la chanson Variations de noir) où j'ai passé une semaine exquise là-bas mais il pleuvait... J'ai trouvé l'endroit sublime, sauvage, authentique. Nîmes aussi est un peu comme ça ! Ici, tout semble simple, les choses ne sont pas " branchées " comme elles peuvent l'être ailleurs.

Vous vous êtes déjà baladée en ville ?

Oui ! Hier (NDLR, jeudi 27 août), Marc Esposito m'a prise sur son scooter et nous sommes allés faire un tour en ville. On ne s'est pas arrêtés pour visiter en profondeur mais nous en avons profité pour aller repérer les Jardins de la Fontaine, lieu de projection des films diffusés pour Un Réalisateur dans la ville. J'ai l'impression d'être à la campagne tout en étant dans une ville. En plus, mes hôtes sont à cette image, conviviaux, sympas et pas guindés ! On est aimé ici, Sophie ( Rigon, la Maison de Sophie, NDLR) aime faire la cuisine et je sens qu'elle est passionnée et qu'elle aime les gens. Par contre, il y a des moustiques dans le coin !

Zoé Félix et Marc Esposito (Photo Anthony Maurin).

Et les Jardins de la Fontaine ?

Le cadre est vraiment magnifique. Avec le Coeur des Hommes, une comédie, c'était sympa. J'attends de voir le décor avec un film dramatique comme Toute la beauté du monde. C'est un film d'amour, une romance avec des paysages grandioses donc ça sera parfait sur grand écran et dans ce lieu. Hier, j'avoue que c'était émouvant car j'ai regardé le film à part, avec Marc, tous les deux sur un banc. Je ne l'avais pas revu depuis des années et sa sortie en salle. Peut-être une fois à la télé quand je suis tombée dessus mais voir les émotions que le public peut ressentir, c'est sublime. C'est un grand moment de partage. Ce soir, je suis sûre que ça va être beau, je vais prendre des photos !

Vous avez participé à quatre des cinq films de Marc Esposito. Vous avez une relation un peu particulière avec lui non ?

Ce fut surtout le cas pour Toute la beauté du monde. Il essayait de monter ce film depuis des années, ça lui tenait vraiment à coeur car il y a beaucoup de lui dans ses films et surtout dans celui-là. Il m'a même imposée à la production et ce fut une vraie collaboration. Nous sommes amis, nous nous comprenons bien mais cela nous a rapprochés. Ce rôle n'était pas facile pour moi. Ça n'a pas été de tout repos mais les paysages sont tellement grandioses, la culture et tout le reste ont apporté quelque chose de paisible.

Il faut donc un connexion spécifique pour tourner ?

J'étais un peu en retrait sur le Coeur des hommes car on y parlait surtout des hommes mais j'ai eu un vrai bon feeling. Puis, ça s'est gâté avec ce tournage à Bali mais c'était normal, nous étions tout le temps ensemble pendant trois mois... Au quotidien c'est difficile de vivre des choses aussi fortes. Les acteurs sont des éponges, Marc est très sensible mais notre relation est inaltérable dans la communication donc il n'y a pas eu de réel souci. On se connaît depuis 20 ans, il est fidèle, moi aussi. L'amitié, c'est important, tout comme le sentiment affectif. Passer du Coeur des hommes à Toute la beauté du monde était spécial. J'ai porté avec lui ce projet, j'étais là en amont, depuis le début. L'histoire la plus intéressante est celle qui nous permet de passer du plus intime au plus universel. On se découvre et on se reconnaît. C'est populaire et non intellectualisé.

Zoé Félix (Photo Anthony Maurin).

Votre carrière s'est un peu tassée ces trois dernières années, pourquoi ?

C'est un mélange de beaucoup de choses... La vie, les envies. Je me suis mise en retrait parce que j'en avais les moyens financiers. Je voulais écrire, me concentrer car j'ai vu ça comme une mission. C'était le moment, je veux me tourner vers ça et j'en suis contente. Vous savez, Pierre Soulages dit "C'est ce que je fais qui m'apprends ce que je cherche." Je m'aperçois que je veux faire des choses qui me parlent. Le milieu du cinéma est misogyne et quand une fille n'a plus entre 20 et 35 ans, tout devient plus difficile pour avoir un rôle.

Mais vous auriez pu continuer pour rester dans le circuit...

Oui, j'aurais pu continuer pour gagner un peu d'argent, de manière alimentaire, mais je me suis vraiment sentie investie de cette mission. Je vais en parler avec ce premier film à venir et peut-être que ça trouvera un écho. Je fonctionne beaucoup aux rencontres et le métier n'est pas aussi gentil qu'il pourrait le laisser paraître... Il faut aussi être dans les réseaux et je suis un électron libre. Je ne veux pas qu'on me mette dans une case. J'ai besoin d'avancer, de trouver des choses enrichissantes. Je préfère être créatrice de ma vie, je veux être leader sans prétention aucune. En fait, je ne veux pas forcément qu'on me voit mais plutôt qu'on m'entende. C'est un tournant de ma vie et la vie est violente, il faut savoir s'écouter. Je veux oser dire, montrer.

Une dernière question. Vous avez carte blanche. Qu'avez-vous à rajouter ?

Alors parlons non pas de moi mais de votre barbe ! Que cache-t-elle ? A-t-elle une fonction ? Ça nécessite un certain entretien alors comment vous le vivez ? On peut aussi parler de vos cheveux longs, c'est sympa tout ça ! Vous connaissez Barberousse (*) ? ( je suis coincé et contraint de lui expliquer tout un pan de ma vie... On joue le jeu, c'est le but de la carte blanche !, NDLR).

Propos recueillis par Anthony Maurin

* Khizir Khayr ad-Dîn, dit « Barberousse », né vers 1466 dans l'île de Lesbos, mort le 4 juillet 1546, fut un corsaire ottoman sous le règne de Soliman le Magnifique, ayant occupé les postes de sultan, puis beylerbey de la régence d'Alger et de kapudan pacha.

Anthony Maurin

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