OAC Au chômage technique depuis un mois, les footballeurs alésiens savourent leur retour sur les terrains
À l’arrêt depuis l’allocution du président Macron le 28 octobre dernier synonyme de reconfinement, les Oaciens des catégories jeunes ont repris le chemin de l’entraînement depuis lundi tandis que les adultes de l’équipe première, bénéficiant d’un accord de la Fédération française de football associée au ministère des Sports, foulent la pelouse du stade Pierre-Pibarot depuis la mi-novembre, dans l’attente d’un retour de la compétition.
Ce mercredi après-midi au centre d’entraînement Jean-Sadoul, les sourires se devinaient aisément sur les visages des parents, bien que dissimulés derrière les masques, alors qu’ils étaient tout à fait apparents sur ceux des bambins, heureux de rechausser les crampons. Les petits footballeurs de l’Olympique d’Alès en Cévennes des catégories U6-U7 et U8-U9 vivaient en effet leur premier entraînement depuis l’allocution du président de la République le 28 octobre dernier, sonnant la mise sous cloche du pays et l’arrêt des pratiques sportives. Deux jours plus tôt, les mineurs des catégories restantes avaient connu pareil plaisir, tandis que les adultes de l’équipe première (N3) foulent la pelouse du stade Pierre-Pibarot depuis le 16 novembre.
On vous le concède, la compréhension du paysage footballistique amateur français en pleine ère covid n’a rien d’aisé au milieu d'un immense bazar, et ce n’est pas Jean-Marie Pasqualetti, directeur sportif de l’OAC, qui dira le contraire : « La difficulté pour nous, c’est de donner des informations claires alors que c’est difficile de s’y retrouver entre la Fédération qui livre des textes officiels qui ne sont pas toujours en adéquation avec les décrets du Gouvernement ou inversement. »
Pour autant, l’ancien défenseur central a rapidement pris acte de l’allocution présidentielle du 24 novembre qui annonçait l’autorisation de reprendre les activités extra-scolaires en plein air à partir du samedi 28 novembre : « On avait établi plusieurs scénarios de reprise ou de non-reprise. On a fait une réunion mercredi dernier, au lendemain de l’intervention du Président et on s’est orienté vers une reprise ce lundi pour les équipes de jeunes. »
Le protocole élaboré par la FFF prévoit une interdiction d’accès aux vestiaires ainsi que l’absence d’opposition pour éviter les contacts. « On s’adapte avec du travail individuel, du travail avec ballon, car l’idée est d’éviter de trop se regrouper ou de se croiser. Les éducateurs portent le masque et les joueurs sont invités à se désinfecter les mains avec du gel hydroalcoolique à leur arrivée. Il faut tâcher d’être consciencieux sans être parano », abonde le directeur sportif. Ce dernier l’assure, cette reprise des entraînements est un soulagement pour les parents comme pour les enfants : « Il y avait l’incompréhension de pouvoir faire du sport à l’école et pas en association. » Ainsi, sur plus de 400 licenciés, le club cévenol n’a relevé qu’un seul cas d’enfant refusant de retrouver les terrains par anxiété vis-à-vis du virus.
En termes de reprise des championnats, il n’y a en revanche « aucune perspective, ni pour les grands, ni pour les petits. » Car si les footballeurs de l’équipe première ont pu, après quinze jours à s’entretenir individuellement, reprendre les séances collectives depuis la mi-novembre, grâce à une note de la FFF transmise aux clubs de N3 annonçant l’autorisation pour les équipes constituées majoritairement de sportifs sous contrat (c’est le cas de l’OAC) de s’entraîner, la reprise du championnat, espérée autour du 20 janvier, n’est pas encore actée.
Philippe Mallaroni, manager du club, voit en la possibilité de s'exercer collectivement une vraie chance : « L’idée est de maintenir l’équipe dans une forme de concentration et qu’elle puisse être prête à reprendre à tout moment. Le train va passer et il faudra être prêt pour y grimper. »
Un calendrier forcément densifié
Quant à savoir si l’OAC aura un avantage au moment de la reprise sur les équipes de N3 qui n’auront pu s’entraîner collectivement, Jean-Marie Pasqualetti estime qu’il n’y a pas de règles et donne un exemple concret : « Cet été, au moment de la Champions League, tous les championnats européens avaient repris sauf le championnat de France. Tous les spécialistes du football prédisaient que Paris et Lyon allaient être à la rue et à la sortie, les deux équipes ont été dans le dernier carré de la compétition. » Et de conclure : « Même si certaines équipes de National 3 ne s’entraînent pas collectivement, j’ai du mal à croire que les joueurs ne s’entraînent pas individuellement. Donc ne pas connaître la date de reprise du championnat est un problème pour tout le monde. »
La reprogrammation de tous les matchs reportés va obligatoirement densifier le calendrier et les préparateurs physiques comme les kinés auront à coup sûr du travail : « Quand le championnat va reprendre, de janvier à juin on se doute bien qu’il va falloir carburer », prévoit Jean-Marie Pasqualetti. « Ça va être une épreuve à la fois physique, car il va falloir tenir le rythme, mais aussi mentale, car il faudra être capable de se remettre en questions rapidement après une victoire comme après une défaite. La gestion du court terme sera impérative ! », complète l'ambitieux Philippe Mallaroni.
Corentin Migoule