OCCITANIE Céline Torres : « La crise du logement neuf risque d’entraîner une crise sociale »
La production de maisons individuelles a chuté de 32 % l’an dernier en Occitanie. La FFB (Fédération française du bâtiment) alerte le Gouvernement et avance ses solutions.
« Le logement neuf entre dans une grave crise avec des taux comparables à ceux qui ont suivi la crise des subprimes de 2008 », alerte Céline Torres, présidente du pôle habitat de la FFB Occitanie. Originaire de Nîmes, la jeune femme aménage des maisons individuelles.
Logements neufs : une chute de 32 %
L’an dernier, la vente de logement neuf individuel a chuté de 32 %. Les raisons sont multiples : « Nous sommes pris en étau entre la hausse du coût des matériaux, celle de l’énergie mais aussi la création de nouvelles lois et normes qui tirent à la hausse le prix des constructions comme les ZAN (zéro artificialisation nette) ou la nouvelle réglementation énergétique. »
À titre d’exemple, Céline Torres cite la liquidation, l’an dernier, du constructeur Geoxia « qui n’a pas pu répercuter les coûts dans ses marges ». Les promoteurs et autres entreprises membres de la FFB enregistrent « une hausse des annulations de 15 %, couplée à une baisse considérable des contacts avec les clients ».
Céline Torres fait par ailleurs remarquer que « nous ne sommes pas sur une crise de la demande. Les Français veulent acquérir un bien sauf qu’ils n’en n’ont plus les moyens ». La chef d’entreprise « assume » alors que cette situation économique peut déboucher à « une crise sociale ». « Il y a un fort risque », assure-t-elle avant d’argumenter : « Dans la construction neuve, vous avez 30 % de logements sociaux. Aujourd’hui, il y a déjà une tension sur le marché. Comment vont faire les personnes et nouveaux arrivants pour se loger ? »
Les solutions de la FFB
La FFB ne reste pas les bras croisés. Au rôle de lanceur d’alerte, le syndicat lance aussi plusieurs propositions comme « la prolongation du prêt à taux zéro, sans discrimination territoriale » pour les primo-accédants. L’instauration d’un crédit d’impôt de 15 % sur les cinq premières années d’emprunt. L’objectif : compenser l’impact de la nouvelle réglementation liée à la prise en compte de l’environnement.
Le syndicat demande également la restauration du dispositif Pinel. Ces mesures représentent un coût financier, « toutefois, la construction fait travailler toutes les entreprises du territoire, allant des sociétés d’entretien aux magasins de décoration. Une activité qui rapporte de l’argent à l’État au travers de la TVA ».