Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.12.2021 - marie-meunier - 3 min  - vu 625 fois

PAYS D'UZÈS Consensus autour de la piscine intercommunale : les études peuvent se poursuivre

Sur les 4 ha du futur parking Pompidou, 700 places de stationnement seront accessibles gratuitement. (photo Ville d'Uzès)

Ce lundi soir, le conseil communautaire du Pays d'Uzès s'est réuni autour d'un sujet très important qui a parcouru bien des promesses électorales sans voir le jour jusqu'à présent : la fameuse piscine couverte. Cette fois, on dirait bien que c'est l'heure du grand plongeon. Sans compter l'abstention de Xavier Gayte (La Capelle-Masmolène), les élus ont voté à l'unanimité pour la poursuite des études préalables à la construction de cet équipement. 

"La priorité, c'est que les élèves du territoire apprennent à nager", introduit Frédéric Salle-Lagarde, vice-président rapporteur de la délibération. L'équipement sera sur un terrain de 6 000m2 cédé par la Ville d'Uzès, sur l'avenue Pompidou. Il sera composé d'un bassin sportif de 25X15m allant jusqu'à 2m de profondeur, d'un bassin d'apprentissage de 150m2 et d'une aire de jeux extérieure. De quoi répondre aux attentes du grand public, mais aussi des scolaires.

En effet, les élèves de l'Uzège ne disposent pas assez de créneaux pour apprendre la natation. Les piscines à proximité sont saturées et la situation ne s'est pas arrangée lorsque celle de Laudun-l'Ardoise a fermé en 2019. Le futur équipement uzétien devrait accueillir 58 classes du premier degré et, a minima, 36 classes du 2e degré. Hors scolaires et clubs sportifs, la CCPU estime à 50 000 le nombre d'entrées annuelles potentielles.

Hors de question de "faire une piscine au rabais"

À ce stade, le coût des travaux et frais annexes est estimé à 6 millions d'euros. Un montant qui pourrait être différent à l'arrivée, selon ce que les études complémentaires à la première étude de faisabilité révéleront. Si la CCPU aimerait bien miser sur la géothermie, il faut avant s'assurer de la qualité du sol et vérifier que d'autres aménagements ne sont pas à rajouter à la note finale.

Même si le président, Fabrice Verdier ne veut pas d'une "piscine au rabais", il ne souhaite pas non plus "d'un projet avec beaucoup de millions d'euros parce que cela fait bien." Sans surcoût ou aménagement supplémentaire, le coût d'exploitation net de la piscine coûterait 600 000 € par an, répartis entre les ressources humaines et l'énergie.

L'opposante uzétienne Lydie Defos du Rau a salué ce projet de piscine qui "fait partie des équipements publics les plus plébiscités par les Français". Elle espère tout de même que les aspects environnementaux et énergétiques seront bien pris en compte : "Il faut que ces options soient la règle pour tous nos projets. Cette piscine doit être exemplaire." Bernard Rieu (Vallabrix) a, quant à lui, souligné "la carence d'équipements sportifs couverts pour les jeunes" sur le territoire : "Seul le Département a construit une halle de sport pour le collège Trintignant. Toute nouvelle structure sera la bienvenue." Favorable depuis 2013 au projet, l'élu "regrette que l'on ait perdu 10 ans et quelques centaines de milliers d'euros."

Fabrice Verdier estime qu'avec deux halles de sport pour trois sites lycéens, le territoire est plutôt bien couvert. "Mais je vous l'accorde, il manque à Uzès des équipements sportifs. Il manque peut-être de l'escalade, une salle de danse multi-activités", reconnaît le président de la CCPU.

Apprendre aux enfants à nager et diminuer le risque de noyades : la priorité du projet

Une délégation se rendra en janvier dans des piscines à Sarrians (Vaucluse), Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône) et une autre dans les Alpes-de-Haute-Provence qui fonctionne à énergie positive pour mieux définir le projet final à Uzès. Guy Crespy (Sanilhac-Sagriès) a aussi posé la question du nombre de couloirs de nage. Est-ce que quatre sont suffisants ou est-ce qu'un cinquième ne serait pas mieux ? "Ce cinquième couloir coûterait 900 000 euros en plus", rapporte Frédéric Salle-Lagarde.

Marie-Lise Gloanec (Aigaliers) trouve que quatre lignes d'eau, ce n'est pas suffisant pour des clubs de natation qui proposent des entrainements : "Il ne faudrait pas que dans dix ans, on regrette de ne pas avoir cette 5e ligne..." Ce à quoi Fabrice Verdier rétorque : "On a prouvé qu'on pouvait faire vivre correctement l'Ombrière avec le budget défini. Je ne veux pas que cette piscine soit un gouffre qui nous empêcherait de mener d'autres politiques notamment dans nos villages. Le meilleur des exemples d'un équipement surdimensionné c'est Laudun et maintenant la collectivité n'est plus en capacité de l'entretenir."

Les yeux rivés sur les coûts de fonctionnement, le président veut tout faire pour avoir une gestion équilibrée. Quitte à faire payer les sapeurs-pompiers, n'en déplaise à ceux de Nîmes. Mais qu'au moins, la venue des enfants soit financée et qu'ils repartent en sachant nager. C'est vraiment la priorité. D'ailleurs, il n'y aura pas non plus de gradins, donc pas de compétition. Mais ce débat s'invitera plus tard à la table du conseil communautaire. Pour l'heure, le sujet était discuté avec un large consensus. L'idée, c'est que début avril, les équipes valident les candidatures pour la phase 1 de travaux, s'en suivra le concours pour la phase 2.

Marie Meunier

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