Publié il y a 8 jours - Mise à jour le 09.04.2025 - Sacha Virga - 3 min  - vu 291 fois

PAYS D'UZÈS Le ton est monté, mais le budget 2025 a été adopté

CCPU Pays d'Uzès budget

Le conseil communautaire du Pays d'Uzès a voté le budget 2025

- Sacha Virga

Malgré quelques joutes verbales entre le président de la CCPU Fabrice Verdier et les maires de Vallabrix (Bernard Rieu) et La-Capelle-et-Masmolène (Xavier Gayte), le budget 2025 de la collectivité a été voté à la majorité.

C'était peut-être le conseil communautaire le plus important et le plus agité de l'année. Fabrice Verdier, président de la CC du Pays d'Uzès, a présenté un budget 2025, dont le niveau d'investissement est historique. En effet, 15 millions d'euros ont été inscrits, pour permettre de diminuer l'épargne brute, toutefois projetée fin 2025 à un niveau supérieur à ce qu'elle était en tout début du mandat, soit 1,9 million d'euros.

Bonne nouvelle également pour les habitants : les taux d'imposition n'augmenteront pas, la TEOM (Taxe d'Enlèvement sur les Ordures Ménagères) baisse même d'un point sur le secteur 2 géré par la CCPU (Aubussargues, Baron, Blauzac, Bourdic, Collorgues, Garrigues-Sainte-Eulalie, Moussac, Saint-Dézéry). En revanche, les charges prévisonnelles de personnel augmentent de 7,12% pour mettre en oeuvre les nouvelles politiques publiques telles que la deuxième Maison France Service, la micro-crèche de la petite castille d'Argilliers ou encore la nouvelle piscine intercommunale de 250 m2, dont la visite de chantier est prévue le 15 avril prochain. 

Opposition musclée

Comme il fut le cas à l'occasion du débat d'orientation budgétaire le mois dernier, la question du logement a été longuement évoquée par le maire de Vallabrix Bernard Rieu : "Nous avons perdu plus de 500 élèves dans nos écoles entre 2014 et 2024. Si l'on veut agir immédiatement sur ce problème, proposons une aide aux communes pour développer le logement pour les familles modestes. Notre économie repose de plus en plus sur le tourisme qui gènère une activité saisonnière. Les revenus ne sont pas assez puissants pour ancrer une population jeune sur notre territoire".

Le maire propose d'aider notamment les PME à s'installer grâce à du foncier récupéré à Foissac et Saint-Siffret. "Qu'attendons-nous pour les aménager et les mettre à disposition des entrepreneurs ?", lance-t-il à Fabrice Verdier. Il enchaîne sur la viticulture : "À la cave de Bourdic, 180 hectares de vignes vont être arrachés. Comment soutenir les viticulteurs obligés à une reconversion s'ils parviennent à conserver leurs exploitations ?". Bernard Rieu souhaite faire un état des lieux pour connaître leurs besoins et que des choix soient faits pour l'avenir. "Nous devons nous engager plus fortement pour garder notre politique agricole". Ces raisons ont l'ont notamment amené à ne pas voter le budget présenté. 

Xavier Gayte La Capelle-et-Masmolène
Xavier Gayte, maire de La Capelle-et-Masmolène  • Sacha Virga

Xavier Gayte, maire de La-Capelle-et-Masmolène, a fait de même. Comme son camarade vallabrixois, il n'a pas voté favorablement ce budget principal, et annexe. Il identifie trois flous selon ses dires dont "la capacité de ce budget à anticiper l'avenir et les bouleversements économiques, sociaux et écologiques". "Nous avons changé d'époque, le budget est très discret sur la prise en compte sur les nouvelles donnes", exprime-t-il. Le premier édile renchérit sur l'agriculture, en évoquant les tensions autour des ressources en eau et le risque incendie. "J'ai eu le même sentiment en regardant ce budget, que celui que j'avais étant enfant, en ouvrant le placard de ma grand-mère. C'est bien rangé, bien plié, on retrouve des objets rassurants, on a l'impression que tout y est, mais au final on ne trouve pas tout ce que l'on cherche", déballe-t-il. 

La colère de Fabrice Verdier et ses vice-présidents

Les propos de l'opposition ont mis en colère Fabrice Verdier et plusieurs de ses vice-présidents. "Si vous ne voyez pas l'ambition et la vision sur ce territoire... on cherche à apporter à nos concitoyens les services qu'ils attendent, en matière d'éducation, de santé, de culture et de services publiques, pour rester attractif et garder nos jeunes en faisant venir d'autres personnes avec des sujets de long court", répond le président.

Il assène froidement un premier coup : "Je ne suis pas un vendeur de rêve. Ceux qui ont la prétention de mener une politique de logement en 18 mois, sont des fanfarons si je suis gentil, des démagogues si je suis réaliste. Ce n'est juste pas sérieux de nous attaquer là-dessus. La crise du logement est nationale et montre que nos territoires sont très attractifs. Les gens ont envie de vivre dans notre territoire !"

CCPU Uzès budget 2025
La colère de Fabrice Verdier et ses vice-présidents • Sacha Virga

"Je ne suis pas un populiste qui raconte n'importe quoi ! On a un budget sérieux, et j'avais pris l'engagement de vous ressouder et faire la paix pour faire une piscine pour nos enfants et qu'ils appellent à nager. Si ça se n'est pas un projet de territoire... On s'est battu, on est allé chercher des subventions et un terrain avec le maire d'Uzès !", s'emporte-t-il un peu plus violemment. "Vous avez le droit d'être caricatural mais pas injuste !". Des propos applaudis par une grande majorité des élus présents. 

Marie-Michèle Alvaro, vice-présidente déléguée aux Finances et maire de Saint-Victor-des-Oules se dit "très en colère" de l'intervention de Xavier Gayte. Christian Petit, vice-président à la mobilité et maire de Baron ajoute : "Considérer les vice-présidents comme une annexe, c'est insupportable à entendre". Quoi qu'il en soit, la tension est vite redescendue. Et l'électricité dans l'air n'a pas empêché ce budget 2025 d'être adopté à la majorité.

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