Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 08.03.2019 - thierry-allard - 4 min  - vu 1352 fois

PIERRELATTE 400 offres aux Rencontres de l’alternance des métiers du nucléaire

Organisateurs et partenaires ont présenté les 6e Rencontres e l'alternance des métiers du nucléaire mercredi sur le site du Tricastin (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« L’alternance est la voie royale en matière d’insertion professionnelle » : la phrase, signée du directeur emploi et formation pour Orano Sud Est Bruno Girard, résume la philosophie du secteur du nucléaire.

Un secteur qui compte pas moins de 2 500 entreprises et 220 000 professionnels dans notre pays, ce qui en fait la troisième filière industrielle française derrière l’aéronautique et l’automobile. Un secteur qui cherche plus que jamais des alternants. « Dans l’industrie, ça a toujours été une vocation et une exigence forte, et encore plus dans le nucléaire », affirme le secrétaire général de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Drôme-Ardèche Thierry Sanchez. C’est pour trouver leurs futurs alternants que la plateforme territoriale Tricastin-Marcoule organise pour la sixième année les Rencontres de l’alternance des métiers du nucléaire.

Des rencontres organisées à Pierrelatte, dans la Drôme, mais qui ratissent bien plus large : « les frontières c’est dépassé, ce qui est important, c’est la bassin d’emploi », martèle Thierry Sanchez. Ainsi, les organisateurs espèrent attirer 500 visiteurs du Gard, de Vaucluse, de la Drôme et de l’Ardèche, pour des rencontres où une vingtaine d’écoles et des entreprises dont les « rang 1 » EDF, Orano et le CEA seront présentes. Des géants du nucléaire qui misent eux aussi sur l’alternance. Sur les 400 offres qui seront proposées le jour J, EDF en fournit 150, Orano 150 à 200 et le CEA une cinquantaine. Des chiffres qui croissent : « Sur le site du Tricastin, nous avons entre 15 et 20 % d’alternants en plus en 2019 par rapport à 2018 », explique Benoît Krompholtz, directeur des ressources humaines d’EDF Tricastin.

Et si l’alternance est qualifiée de « voie royale en matière d’insertion professionnelle », ce n’est pas pour rien. Par exemple, l’année dernière le site du Tricastin a pris une soixantaine d’alternants. « Nous en avons recruté une vingtaine en interne, et les 40 autres ont trouvé un job, affirme Benoît Krompholtz. Nous accompagnons les diplômés, nous les faisons rencontrer nos prestataires, et nous avons un taux de réussite de 100 %. » C’est que l’alternance présente de nombreux avantages : « d’abord la période d’immersion professionnelle, c’est une vraie expérience professionnelle, avec une, deux ou trois années au sein d’un entreprise, note Bruno Girard. L’autre intérêt est de passer de la théorie à la pratique, d’acquérir des compétences opérationnelles avec un parcours balisé et un accompagnement de tous les instants qui conduit de façon presque assurée au diplôme. »

La preuve par l’exemple

Une voie encouragée par la dernière réforme de l’apprentissage, car « c’est le meilleur outil d’insertion professionnelle vers l’emploi durable, en CDI, avec de meilleurs salaires à l’embauche », énumère la responsable de l’Unité départementale de la DIRECCTE Auvergne-Rhône-Alpes Dominique Cros. Le tout dans des métiers qui s’ouvrent également aux femmes, comme le prouvent les expériences de plusieurs alternantes dont Anne François, 21 ans, en licence pro à l’université de Nîmes. La jeune Nîmoise est en alternance chez Orano Démantèlement et services à Marcoule, et se dit « très contente de l’alternance, c’est très concret. » Amélie Dudognon, 23 ans, originaire de Bollène et elle aussi en licence pro à l’IUT de Nîmes, y voit « une transition idéale entre l’université et le monde professionnel. » Assistante ingénieur en maintenance, elle compte poursuivre sur un master. Citons aussi Laura Sixto, venue de Pau pour travailler en alternance au laboratoire d’intégration des procédés de séparation au CEA Marcoule, qui touche à la fin de son cursus et souhaite devenir ingénieur de procédés dans le secteur de l’énergie.

Plusieurs alternants du secteur du nucléaire sont venus témoigner (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Les hommes ne sont pas en reste, comme Kamel Choukri, 27 ans originaire de Piolenc, qui a repris des études cette année et qui prépare un BTS en alternance entre le lycée Einstein de Bagnols et le Tricastin. « L’alternance est un moyen de mettre en pratique la formation et avoir une première expérience avec un suivi complet », affirme-t-il, avant de préciser qu’il se verrait bien continuer vers une licence pro. Le Nîmois Salim Belmekki, 24 ans et étudiant à l’université de Nîmes, est lui aussi alternant chez EDF Tricastin au service de prévention des risques. « J’ai un bureau, un environnement pour travailler, on nous rend responsable et acteur de notre formation », souligne-t-il. Et l’alternance n’est pas réservée uniquement aux petits jeunes : Johann Burlot, 39 ans, est en contrat pro chez Orano à Marcoule, dans la radioprotection. En reconversion professionnelle, il a connu l’alternance via Cap Emploi et se plaît dans sa formation.

Bref, l’alternance dans le nucléaire concerne un spectre très large de métiers et d’âges. « Nous pouvons accueillir les alternants dans des domaines très variés, dans la recherche et l’exploitation », abonde la directrice-adjointe du CEA Marcoule Catherine Fillet.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Les sixièmes rencontres de l’alternance, le mercredi 20 mars à partir de 9h30 à la halle des sports de Pierrelatte (Drôme). Ouvertes à tous les étudiants, en formation initiale ou continue du CAP à bac+5. Inscriptions préalables ici, renseignements au 04 75 41 85 54. Penser à se munir de CV et lettres de motivation le jour de la manifestation.

Thierry Allard

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